Allergies alimentaires : comment améliorer la prévention ?
18 février 2019
Evan Lorne/shutterstock.com
Arachide, lait, œufs, gluten, sulfites… nous connaissons toutes et tous une personne souffrant d’une allergie alimentaire. Pourtant, l’incidence de ces troubles dans la population française reste mal répertoriée. Comment récolter ces informations, essentielles à la prévention des chocs anaphylactiques ?
Aujourd’hui, les allergies alimentaires deviennent monnaie courante dans les cantines, les lieux de travail et les restaurants. A ce jour, il existe 14 principales substances allergènes. Mais combien de Français souffrent précisément d’une allergie ? Comment évolue la progression de ces sensibilités ? Selon les données rapportées sur Ameli.fr, en Europe, 6% des enfants et plus de 3% de la population adulte serait concernés. Mais difficile de répondre précisément à ces questions concernant la France.
Le problème : selon l’Anses* en effet, il « n’existe aucune disposition pour suivre l’évolution » des allergies, déclare l’Anses. « Les études actuelles ne permettent pas de comparer les valeurs de prévalence. » En conséquence, « les données d’incidence, notamment des réactions (…) graves, sont insuffisantes pour être représentatives de la situation nationale »
Quelles solutions ? En prise avec cette carence d’information, le ministère de la Santé a saisie l’Anses, le 14 décembre 2015. Dans un avis daté du 3 décembre 2018, cette dernière « recommande aux pouvoirs publics d’améliorer les dispositifs de recueil de données relatives aux allergènes alimentaires ». Idem concernant « l’évaluation de l’incidence ou de la prévalence des allergies, afin de mieux orienter les études et recherches sur les allergies alimentaires ». Il s’agit notamment de mettre à jour la liste des nouveaux allergènes. Un point important quand on sait que le Réseau d’Allergo Vigilance® (RAV) a récemment identifié des substances émergentes** à haut risque d’anaphylaxie.
Une prévention digne de ce nom : pour une prise en charge la plus efficiente possible, l’ANSES propose de remettre aux médecins « un guide de bonnes pratiques ». Et ce en dehors des centres spécialisés ! Du côté de consommateurs, il est urgent d’améliorer l’information au sein des repas pris hors du foyer. En Europe, des mesures sont déjà en place concernant la restauration collective et commerciale. Aujourd’hui, l’Anses propose « la rédaction d’un guide spécifique aux personnes allergiques souhaitant voyager à l’étranger ou prendre l’avion ».
A noter : le choc anaphylactique constitue la réaction allergique la plus grave. Elle provoque des troubles cardiovasculaires (troubles du rythme cardiaque), neurologiques (malaises), respiratoires (asthme) et cutanés (œdème de Quincke, urticaire…). Le traitement prodigué en urgence repose sur l’injection d’adrénaline en intramusculaire pour relancer le rythme cardiaque, la pression artérielle et dilater les bronches.
*Agence nationale de sécurité sanitaire de l’alimentation, de l’environnement et du travail
** le sarrasin, le lait des petits ruminants (chèvre et brebis), le kiwi, le pignon de pin, l’α-galactose (présent dans la viande de mammifère), les pois et les lentilles
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Source : Agence nationale de sécurité sanitaire de l'alimentation, de l'environnement et du travail, le 15 février 2019
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Ecrit par : Laura Bourgault - Edité par : Emmanuel Ducreuzet