Allergies : deux stylos injecteurs… au cas où ?

17 décembre 2012

Deux pour le prix d’un. Depuis quelques jours, les allergiques qui se procurent un stylo injecteur d’adrénaline Anapen® en pharmacie, doivent en recevoir en réalité… deux. Au cas où le premier présenterait un dysfonctionnement. Une mesure prise par l’ANSM, en raison de forts soupçons connus depuis mai dernier concernant la qualité de ces dispositifs d’urgence. L’AFPRAL demande la mise sur le marché d’autres marques.

« L’Agence nationale du médicament (ANSM) a finalement admis que le système d’administration de l’Anapen® était défaillant. Au vu du risque encouru par les allergiques, elle a donc demandé au laboratoire le commercialisant (Bioprojet Pharma n.d.l.r.) de conditionner dans un même emballage deux stylos auto-injecteurs. Au cas où… », indique l’Association française de Prévention des Allergies (AFPRAL).

L’AFRAL s’interroge sur cette mesure prise par l’ANSM. « Comment présumer qu’un conditionnement sera plus sécuritaire qu’un autre ? Et si les deux stylos sont défaillants, que faire en cas de choc anaphylactique ? ».

Mettre à disposition d’autres marques de stylos

Le soupçon d’un défaut de qualité affectant certains de ces stylos injecteurs, avait provoqué des problèmes d’approvisionnements au mois de mai dernier. Pour y pallier, l’ANSM avait malgré tout décidé « compte tenu de l’absence d’alternative thérapeutique à cette forme d’adrénaline auto-injectable en France, de ne pas procéder au rappel des lots d’Anapen® ». En effet, Anapen® est la seule marque distribuée dans notre pays.

Or « d’autres stylos injecteurs, tout aussi pratiques existent et ont fait leurs preuves chez nos voisins européens », souligne l’AFPRAL. C’est le cas d’Epipen® du laboratoire Meda Pharmaceuticals Ltd et de Jext® fabriqué par ALK-Abelló Ltd. En juillet, Epipen® avait d’ailleurs été mis à disposition « de manière exceptionnelle et transitoire » et uniquement en pharmacie hospitalière. « Ce qui est difficile à gérer pour les allergiques et leur famille, surtout ceux habitant loin d’un centre hospitalier », estime l’AFPRAL.

L’utilisation des stylos injecteurs d’adrénaline est nécessaire pour le traitement d’urgence vitale du choc anaphylactique, dans les 20 minutes suivant l’exposition à un allergène. Celui-ci survient en cas d’allergie d’origine alimentaire, médicamenteuse ou provoquée par une morsure ou une piqûre d’insecte.

L’ANSM assure qu’« une nouvelle solution alternative est en cours de recherche et devrait être disponible début 2013 ».

  • Source : AFPRAL, 17 décembre 2012 - ANSM, 21 décembre 2012

Aller à la barre d’outils