Allergies : oreilles, gorge, palais… pourquoi ça démange ?

04 mai 2022

Entre les éternuements, les larmoiements ou les écoulements nasaux, certains symptômes allergiques sont bien connus. Mais d’autres sont plus atypiques. Pourquoi, lorsque l’on est allergique (notamment aux pollens ou aux acariens), a-t-on parfois les oreilles qui grattent ou le palais qui démange ?

Un rhume des foins ou une allergie aux acariens se manifestent parfois de façon surprenante. Ainsi, chez certains, les oreilles se mettent à démanger et le palais à gratter. A tel point que seuls l’introduction de l’auriculaire dans le premier cas et le passage de la langue dans le second permettent de se soulager.

Mais alors, a quoi sont dues ces réactions ?

Il faut se rappeler que chez un sujet allergique, lors de la première exposition à un allergène, les globules blancs fabriquent des anticorps, en particulier l’immunoglobuline E (IgE), qui préparent le système immunitaire pour la prochaine rencontre. Durant cette première exposition, les IgE se fixent aux mastocytes, des cellules immunitaires.

« Mais lors de la deuxième rencontre avec un allergène, la fixation des IgE sur les mastocytes provoque la dégranulation de ces derniers et ainsi la libération de différentes substances, comme l’histamine, qui ont des propriétés inflammatoires », note le Pr Frédéric Bérard, chef de service d’allergologie et d’immunologie clinique à l’Hôpital Lyon Sud. « Ce qui provoque les réactions allergiques ».

Or, les mastocytes sont particulièrement présents au niveau de la peau, de la bouche et du nez. Au contact des muqueuses, la libération d’histamine va provoquer une sensation de démangeaison, par exemple au niveau du palais mais aussi au fond de la gorge. Ce qui résonne vers les oreilles qui vont, à leur tour, se mettre à gratter.

Le Pr Bérard admet que se chatouiller frénétiquement l’oreille avec le doigt ou le palais avec la langue peut soulager. Mais cela n’a rien d’esthétique et encore moins de durable. « Les antihistaminiques seront vos meilleurs alliés », explique-t-il. « Ils sont très bien tolérés. Les corticoïdes locaux peuvent aussi vous aider. Enfin, n’hésitez pas à consulter un allergologue. Ensemble, vous pourrez cibler les allergènes incriminés et envisager une désensibilisation. »

  • Source : Interview du Pr Frédéric Bérard

  • Ecrit par : Vincent Roche – Edité par : Emmanuel Ducreuzet

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