Altitude : le secret des Tibétains ? Leurs gènes !
20 février 2014
Le village de Thame, situé à 3800 mètres d’altitude, au Népal. ©Cynthia Beall
Une étude américaine lève un peu plus le voile sur l’adaptation génétique des Tibétains aux hautes altitudes. Les scientifiques ont découvert deux nouveaux gènes qui expliqueraient leurs capacités à évoluer dans un environnement pauvre en oxygène. Sans compter qu’ils ont aussi retracé l’histoire de ce particularisme qui daterait de plus de 30 000 ans !
Pour la majorité des hommes, la haute montagne est un environnement hostile. Ils y risquent en effet le fameux mal aigu des montagnes (MAM), caractérisé notamment par une augmentation de la viscosité du sang. Et pour cause, à mesure que l’on monte (au-delà de 3 000m – 4 000m), l’organisme fabrique davantage d’hémoglobine pour compenser le manque d’oxygène respiré. Avec à la clé, un risque de thrombose. Or ce phénomène n’est pas observé chez les Tibétains. Pour des raisons physiologiques – et génétiques – leur concentration en hémoglobine est relativement faible.
Des gènes qui se sont bonifiés avec le temps
Le Pr Anna Di Rienzo de l’Université de Chicago a analysé le génome de 96 Tibétains qui vivent sur de hauts plateaux, à 4 000 mètres d’altitude. A partir de fonds génétiques, elle a aussi travaillé sur le génome de certains de leurs ancêtres. Selon la scientifique, leur carte d’identité génétique résulte d’un mélange provenant principalement de deux populations anciennes : les Sherpas du Népal et les Chinois Han.
Au cœur de cette transmission intergénérationnelle, deux gènes avaient déjà été identifiés : EGLN1 et EPAS1. Di Rienzo en a découvert deux autres : HYOU1 et HMBS. Présents chez les ancêtres des Tibétains, ils ont en quelque sorte évolué, muté avec les siècles sans perdre de leurs atouts. Bien au contraire.
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Source : Nature Communications, 10 février 2014
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Ecrit par : David Picot – Edité par : Emmanuel Ducreuzet