Alzheimer : le lithium pour stopper la maladie ?
31 janvier 2020
Angel Soler Gollonet/shutterstock.com
Prescrit à des doses très légères, le lithium peut stopper la progression de la maladie d’Alzheimer. Un effet confirmé chez le rat par des chercheurs québécois.
Le lithium présenterait-il des bénéfices dans la prise en charge de la maladie d’Alzheimer ? La question se pose dans les rangs scientifiques, suscitant d’ailleurs un vif débat.
Des chercheurs montréalais de l’Université McGill* ont testé cette molécule chez des rats « transgéniques exprimant les protéines mutantes humaines responsables de la maladie d’Alzheimer ». A savoir que chez les rongeurs comme chez les Hommes, la maladie d’Alzheimer se caractérise par la formation de plaques amyloïdes dans le cerveau associée à une dégradation des fonctions cognitives.
Les capacités cognitives rétablies
L’étude a été menée auprès de rats atteints de cette pathologie neurodégénérative à un stade avancé*. Au départ, l’équipe des Drs Claudio Cuello et Edward Wilson ont administré le lithium à des doses très importantes, équivalentes à celles prescrites dans les troubles de l’humeur. Conséquences, des effets indésirables notoires sont apparus chez les rats.
Dans un second temps, les scientifiques ont procédé à la même expérience, en divisant les doses par 4. Résultat, le lithium a interrompu « les signes pathologiques d’une maladie d’Alzheimer avancée, tels que les plaques amyloïdes, et rétablir des capacités cognitives ».
Et chez l’Homme ?
Quel effet aurait le lithium chez les patients atteints d’Alzheimer ? Selon le Dr Cuello, « il est peu probable qu’un médicament renverse les dommages cérébraux irréversibles aux stades cliniques de la maladie d’Alzheimer, mais il se peut fort bien qu’un traitement comprenant des microdoses de lithium encapsulé ait des effets bénéfiques tangibles à des stades précliniques précoces».
Et dans un avenir proche, le Dr Cuello compte bien évaluer les bénéfices du lithium en association avec d’autres molécules. Mais aussi initier des essais cliniques pour tester le lithium « auprès de populations qui présentent une pathologie préclinique décelable de la maladie d’Alzheimer ou qui y sont prédisposées génétiquement, comme les adultes ayant le syndrome de Down (la trisomie 21) ».
*Département de pharmacologie et de thérapeutique
**En 2017, une étude menée chez la souris révélait ces mêmes bénéfices à un stade précoce de la maladie
(Translational Psychiatry). Le même effet a observé chez des rats atteints de la maladie de Huntington, grave maladie neurologique héréditaire entraînant des troubles moteurs, cognitifs et psychiatriques.
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Source : Journal of Alzheimer's Disease, le 24 janvier 2020
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Ecrit par : Laura Bourgault – Édité par : Emmanuel Ducreuzet