Alzheimer : quand les maladies cardiovasculaires mènent aux troubles du cerveau

18 mars 2022

Une récente étude britannique rapporte le lien entre le fait de souffrir d’une maladie cardiovasculaire et le risque de développer la maladie d’Alzheimer. Un constat qui ouvre la voie à de potentiels traitements préventifs.

La maladie d’Alzheimer est complexe. Elle est la combinaison de plusieurs facteurs comme l’âge, le terrain génétique… Plusieurs travaux ont depuis longtemps établi un lien entre les maladies cardiovasculaires et le risque de développer une démence. C’est pourquoi il est essentiel de contrôler différents facteurs de prédisposition comme l’hypertension artérielle, l’hypercholestérolémie, le diabète, le surpoids et l’obésité, le statut tabagique, le stress chronique…

Un défaut de communication…

Ce lien, des chercheurs de l’Université de Sheffield, en Angleterre, viennent de le confirmer et de l’approfondir. Vous le savez, cœur et cerveau sont reliés par le système vasculaire. Comme tous les organes, le cerveau reçoit l’oxygène et l’énergie qui lui sont nécessaires pour fonctionner par l’intermédiaire des vaisseaux sanguins.

Les scientifiques ont observé que les maladies cardiaques provoquent une panne d’une fonction cérébrale clé qui relie l’activité du cerveau et le flux sanguin. Ce qui signifie que le cerveau reçoit moins de sang pour la même quantité d’activité. « Nous avons découvert que les maladies cardiovasculaires au milieu de la vie provoquent la rupture du couplage neurovasculaire », explique le Dr Osman Shabir, de l’Institut des neurosciences et de la santé de l’Université de Sheffield. « Un mécanisme important dans notre cerveau qui contrôle la quantité de sang fournie à nos neurones. Cette rupture signifie que le cerveau ne reçoit pas assez d’oxygène en cas de besoin et à temps. Et cela peut conduire à la démence. »

Une cause aussi génétique

Les chercheurs ont également découvert que la combinaison d’une maladie cardiovasculaire et d’une prédisposition génétique à la maladie d’Alzheimer triple la quantité de bêta-amyloïde. Cette protéine qui, en s’accumulant, provoque la pathologie neurodégénérative et augmente les niveaux d’un gène inflammatoire (IL1) dans le cerveau.

Un traitement préventif en test

Depuis la publication de ce travail, l’équipe de chercheurs a reçu une subvention de trois ans de la part de la British Heart Foundation. Objectif : examiner l’utilisation d’un médicament utilisé contre l’arthrite qui cible l’IL1 afin de voir s’il pourrait inverser ou réduire le dysfonctionnement cérébral causé par une maladie cardiaque.

A noter : L’équipe a également découvert que les lésions cérébrales peuvent aggraver la régulation du flux sanguin cérébral. Ce qui confirme bien que les symptômes des patients s’aggravent souvent après des blessures ou des chutes.

  • Source : Université de Sheffield

  • Ecrit par : Vincent Roche – Edité par : Emmanuel Ducreuzet

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