Alzheimer : un médicament prometteur… et beaucoup de zones d’ombre

05 décembre 2022

D'après les résultats d'une étude récente, un médicament capable d’éliminer les dépôts amyloïdes, présenterait de grands espoirs dans la lutte contre la maladie d’Alzheimer. Le conditionnel s’impose car une enquête a été ouverte après le décès de 2 patients ayant participé aux essais…

alzheimer

La 15e conférence sur les essais cliniques sur la maladie d’Alzheimer qui s’est tenue à San Francisco du 29 novembre au 2 décembre 2022 a été l’occasion, pour les sociétés pharmaceutiques Biogen et Eisai, de présenter le lecanemab. Cet anticorps monoclonal serait capable de s’attaquer spécifiquement aux dépôts amyloïdes, des agrégats qui se forment autour des neurones, notamment lors de certaines maladies neurodégénératives comme la maladie d’Alzheimer.

Leur essai a été mené auprès de 1 795 volontaires atteints d’une forme précoce de démence. Durant un suivi de 18 mois, la moitié a reçu des perfusions bi-mensuelles de lecanemab, tandis que l’autre moitié a reçu un placebo.

« Les résultats montrent que le lecanemab ralentit le déclin cognitif de 27%. Ce qui est une bonne nouvelle pour les millions de patients et de familles vivant avec la maladie d’Alzheimer », a déclaré le Dr Howard Fillit, cofondateur et directeur scientifique de l’Alzheimer’s Drug Discovery Foundation (ADDF). « Mais ce n’est qu’un début. Nous avons beaucoup de chemin à parcourir pour passer de 27 % à notre objectif de ralentir le déclin cognitif de 100 %. »

2 décès durant les essais

27%, un résultat si spectaculaire que la Food and Drug Administration (l’agence du médicament américaine) étudie une éventuelle approbation du lecanemab pour l’année prochaine.

Sauf que… Quasiment simultanément à la publication de cette étude, une enquête était ouverte suite au décès d’une femme de 65 ans ayant participé aux essais sur le médicament. Cette personne a été victime d’une hémorragie cérébrale massive. Pour le moment, il n’est pas certain que cette mort soit directement imputable au lecanemab. La patiente ayant subi un AVC, elle a reçu un médicament supplémentaire, connu sous le nom d’activateur tissulaire du plasminogène (t-PA), qui a immédiatement provoqué l’hémorragie.

C’est le second décès lié au lecanemab. Un octogénaire, participant lui aussi aux essais, est en effet mort en juin. Ce qui interroge sur l’innocuité de cet anticorps anti-amyloïde.

  • Source : Science.org – The new England Journal of Medicine

  • Ecrit par : Vincent Roche – Edité par : Emmanuel Ducreuzet

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