Amiante : des seuils d’exposition divisés par dix !

08 novembre 2011

Suite aux résultats pour le moins inquiétants d’une campagne de mesures des fibres d’amiante, les ministères de l’Ecologie et du Travail ont annoncé vouloir réduire par dix l’exposition professionnelle à cette fibre reconnue comme cancérigène. Explications.

Les pouvoirs publics ont réalisé entre le 15 novembre 2009 et le 15 octobre 2010 une campagne expérimentale de prélèvements et de mesures des fibres d’amiante, en milieu professionnel. Pour ce faire, ils se sont appuyés sur une nouvelle technique par microscopie électronique à transmission analytique (META). L’étude a été menée sur 80 chantiers permettant la réalisation de 300 prélèvements.

Selon le ministère du Travail, de l’Emploi et de la Santé, « les résultats mettent en évidence des niveaux d’empoussièrement d’une ampleur inattendue pour certains matériaux. » C’est pourquoi le gouvernement propose d’abaisser la valeur limite d’exposition professionnelle à 10 fibres par litre contre 100 actuellement.

De l’amiante dans les RER ?

Rappelons que l’Agence française de Sécurité sanitaire de l’Environnement (AFSSET) avait déjà recommandé en septembre 2009 de modifier cette valeur. Ces nouvelles décisions interviennent alors que des conducteurs de la ligne B du RER ont exercé, ce mardi 7 novembre, leur droit de retrait, suite à la découverte de poussières d’amiante, sur plusieurs trains.

L’utilisation de l’amiante est interdite en France depuis 1997. La moitié des travailleurs indépendants et un salarié sur quatre y auraient été exposés pendant leur vie professionnelle. Le plus souvent ce sont des anciens du bâtiment, de la construction navale ou de l’industrie liée à la production ou l’utilisation du fibrociment. Mais aujourd’hui de nombreux professionnels travaillent au contact de l’amiante. C’est le cas des employés de sociétés spécialisées dans le déflocage. Rappelons que l’exposition aux fibres d’amiante est à l’origine de mésothéliome pleural et de cancers du poumon. Les effets peuvent toutefois se manifester plusieurs dizaines d’années après une exposition répétée. Voilà pourquoi certains spécialistes n’hésitent pas à parler de « bombe à retardement ».

  • Source : Ministère de l’Ecologie, du Développement durable, des Transports et du Logement, ministère du Travail, de l’Emploi et de la Santé, 7 novembre 2011

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