Analyser la voix pour diagnostiquer le diabète de type 2
20 septembre 2024
Une étude, présentée lors de la réunion annuelle de l'Association européenne pour l'étude du diabète (EASD) à Madrid, a récemment révélé une méthode inattendue pour dépister le diabète de type 2. Analyser la voix aiderait à détecter les cas non diagnostiqués.
Le diagnostic du diabète de type 2 s’effectue par une prise de sang réalisée à jeun, laquelle permet de mesurer la glycémie. Des tests en laboratoire qui nécessitent du temps et de l’argent.
Moins de 30 secondes
C’est pourquoi des chercheurs du Luxembourg Institute of Health ont développé un modèle d’intelligence artificielle (IA) capable de distinguer si une personne est atteinte ou non d’un diabète de type 2, et ce en… 25 secondes.
Dans le détail, les scientifiques ont analysé les enregistrements vocaux de 607 adultes. Chacun a lu quelques phrases à partir de son smartphone ou de son ordinateur portable. L’algorithme d’IA a ensuite examiné diverses caractéristiques vocales, telles que les changements de tonalité, d’intensité et de timbre combinés à des données de santé telles que l’âge, l’indice de masse corporelle (IMC) et la tension artérielle. Et ce afin d’identifier les différences entre les individus diabétiques ou non. Résultat : ce modèle s’est montré précis à 66 % pour les femmes et à 71 % pour les hommes.
En France, 800 000 personnes ignorent qu’elles sont diabétiques
Près de la moitié des adultes diabétiques (environ 240 millions dans le monde) ne savent pas qu’ils souffrent de cette maladie. Et pour cause, le diabète de type 2 évolue souvent en silence (sans aucun symptôme) pendant plusieurs années.
Mais une détection et un traitement précoces peuvent aider à prévenir de graves complications. Le diabète entraîne en effet de lourdes complications à long terme. La maladie accélère l’athérosclérose, à l’origine d’infarctus du myocarde, d’AVC ou d’artérites des membres inférieurs.
« Bien que nos résultats soient prometteurs, des recherches et une validation supplémentaire sont nécessaires avant que cette approche ait le potentiel de devenir une stratégie de dépistage du diabète de première intention », précisent toutefois les auteurs.