Accueil » Médecine » Maladies cardiovasculaires » Angine de poitrine : l’aspirine, plus de mal que de bien
                                                              © Belkina Margarita/Shutterstock.com
Le syndrome coronarien chronique est la maladie cardio-vasculaire chronique la plus fréquente et la première cause de mortalité dans les pays développés. Aussi appelé angine de poitrine, ou angor, il nécessite un suivi médical régulier et une bonne hygiène de vie.
En France, 1,5 million de personnes en sont atteintes dont près de la moitié ont plus de 75 ans. Ces patients reçoivent habituellement un traitement préventif par antiagrégant plaquettaire, le plus souvent de l’aspirine à faible dose, prescrit à vie. Ce traitement réduit le risque de formation de caillots et protège contre la survenue d’un nouvel accident cardiaque. Toutefois, nombre de ces patients reçoivent également un second traitement, un anticoagulant pour fluidifier le sang notamment lors d’un trouble du rythme cardiaque (la fibrillation atriale).
La question que se posaient les médecins était simple mais cruciale : faut-il maintenir l’aspirine en plus de l’anticoagulant, ou l’anticoagulant seul suffit-il ?
Une étude incluant 51 centres cardiologiques, et émanant de la fusion de trois projets hospitaliers des CHU de Brest, de Lille et de Nîmes, apporte une réponse sans appel : l’aspirine n’apporte aucune protection supplémentaire contre les récidives cardiaques lorsqu’elle est associée à un anticoagulant.
Ce travail, mené auprès de 872 patients à haut risque de récidive devait durer deux ans… Mais il a dû être stoppé prématurément : une augmentation significative des hémorragies ayant été observée chez les patients sous aspirine.
« Ces résultats sont clairs et pourraient modifier les prochaines recommandations internationales de cardiologie, indiquent les auteurs, suggérant que, pour les patients coronariens chroniques, y compris pour ceux qui ont un risque élevé, l’aspirine ne doit pas être prescrite à long terme en plus du traitement anticoagulant lorsque celui-ci est nécessaire notamment pour une fibrillation atriale. »
A noter : bien entendu, si vous êtes un patient coronarien sous anticoagulant et aspirine, il est crucial de ne jamais modifier ou interrompre votre traitement sans avis médical.

Source : Communiqué commun des CHU de Brest, de Lille et de Nîmes.

Ecrit par : Vincent Roche – Edité par : Emmanuel Ducreuzet
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