Angine : les anti-inflammatoires augmentent le risque d’abcès de la gorge
14 septembre 2018
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L’angine est une infection particulièrement douloureuse au niveau de la gorge. Pour soulager ce mal localisé et la fièvre qui l’accompagne parfois, évitez l’administration d’anti-inflammatoires non-stéroïdiens. Préférez-leur le paracétamol, pour éviter le risque de surinfection, sous forme de phlegmon.
Le traitement de l’angine n’est pas simple. Déjà faut-il déterminer si elle est virale ou bactérienne pour prescrire ou non des antibiotiques. A présent, il semble que la prise en charge de la douleur associée à cette infection pose problème. Ainsi, une étude épidémiologique menée en 2017 a montré que la prise d’anti-inflammatoires non-stéroïdiens (AINS) augmentait le risque de phlegmon, un abcès de la gorge.
Probable altération de la réponse immunitaire.
Ce travail a été mené à partir de la base de données de l’Observatoire de la médecine générale renseignée par plus de 120 médecins en France. « 105 802 angines chez environ 68 000 patients ayant consulté pour une angine entre 1995 et 2010 ont été incluses dans l’analyse », décrivent les rédacteurs de la revue Prescrire qui y font référence.
Au total, « les patients ayant pris un AINS ont eu environ deux fois plus de phlegmons (1 phlegmon pour 1 158 angines) » que ceux qui n’en avaient pas pris. « Les patients ayant pris un corticoïde ont, quant à eux, eu 3 fois plus de phlegmons (1 phlegmon pour 824 angines) »
Cette augmentation du risque d’abcès est « probablement (causé) par altération de la réponse immunitaire », indiquent les rédacteurs de Prescrire.
Par conséquent, « pour soulager une fièvre ou des douleurs liées à une infection, l’utilisation en premier choix des mesures autres que médicamenteuses, et le paracétamol comme premier médicament » est justifiée.