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Accueil » Santé Publique » Anorexie : la maigreur à tout prix
Relativement rare, l’anorexie est une maladie grave, qui peut entraîner le décès de ses victimes. « La mortalité se situe entre 5% et 22% selon les études », indique Marcel Rufo. La maladie se caractérisant par une trop faible consommation de nourriture, les patientes maigrissent alors dans des proportions considérables. « Certaines ne pèsent que 27 kg » explique notre spécialiste. Même pour une jeune femme mesurant 1,55 m, ce poids est évidemment beaucoup trop faible. Pour exemple dans ce cas, l’indice de masse corporelle (IMC) s’établit à 11 ! Or selon l’Organisation mondiale de la Santé (OMS), en-dessous de 20, l’IMC traduit un poids insuffisant par rapport à la taille,.
« Les anorexiques ont pour obsession la maîtrise absolue de leur corps. Ils mettent en place un régime qui réussit trop bien », explique le Dr Rufo. Cette pathologie de l’alimentation est en réalité « une maladie de l’image de soi », précise-t-il. Et elle contient une part sociale due à l’image positive de la minceur. « Aujourd’hui, dans les pays occidentaux, les riches sont maigres et les pauvres sont gros. La maigreur correspond à la réussite sociale », souligne-t-il.
Des adolescentes fragiles
Les patients du Dr Rufo entretiennent un rapport particulier à leur propre corps au moment de la puberté. L’adolescence en effet, représente un défi de taille : il s’agit de « s’accepter comme l’on est, avec ses rondeurs ou sa maigreur, avec ses défauts en somme ».
Les adolescents – et particulièrement les adolescentes- sont « fascinés par le juste poids », poursuit-il. Ils cherchent ainsi à être comme les autres. Et finissent par se laisser submerger par la maladie. « L’anorexie prend alors le pas sur la personne, elle la domine ».
L’espoir est permis
« Environ 85% des anorexiques en guérissent », note toutefois Marcel Rufo. Mais le rétablissement peut demander beaucoup de temps. « Cela peut durer 2 mois… mais aussi toute la vie ». Et pour sortir de cet engrenage, une prise en charge pluridisciplinaire est nécessaire. Outre le psychiatre, l’équipe qui prendra en charge la patiente doit être composée d’un nutritionniste, d’un médecin généraliste et d’un diététicien.
C’est donc vers les professionnels de santé que les parents doivent se tourner. En tout cas, « ils ne doivent pas se braquer face à une jeune fille qui semble manipulatrice, qui ment en promettant qu’elle va manger à nouveau. C’est la preuve qu’elle est bien vivante », insiste Marcel Rufo. Pour l’aider, le plus important est de « maintenir le lien avec elle », conclut-il.
Source : Interview du Dr Marcel Rufo, chef du service de pédopsychiatrie du CHU Sainte-Margueritte à Marseille, 6 février 2012
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