Anti-inflammatoires : une nouvelle « génération » dutilisateurs
05 mai 2003
La sécurité du patient, préoccupation croissante des médecins prescripteurs ? Cette conclusion paraît simposer, constatant à quel point les nouveaux médicaments utilisés contre linflammation paraissent comme réservés aux patients les plus fragiles.
Certains observateurs prédisaient que lintroduction récente des coxibs, ces anti-inflammatoires non stéroïdiens (AINS) qui respectent la muqueuse gastrique et réduisent considérablement les risques de lésions digestives parfois graves, allaient bouleverser les comportements de prescription. Ils semblent sêtre trompés. Les protecteurs gastriques, dont le déclin était parfois attendu, continuent dêtre prescrits en association à ces médicaments révolutionnaires.
Sagit-il dune erreur des médecins ? Dun excès de précaution et en quelque sorte, dune façon « douvrir le parapluie » face au risque déventuels effets secondaires digestifs ? En fait, les chiffres disponibles après plus dun an dutilisation paraissent démontrer que cette association dun coxib et dun protecteur gastrique ne vise pas à compenser le risque digestif lié à lAINS mais à protéger lestomac déjà malade de ces patients.
Explication : il savère, au terme détudes menées par le Centre de Recherche et de Documentation en Economie de la Santé (CREDES), que les patients traités par un coxib sont plus âgés (15 ans de plus) et deux fois plus nombreux à avoir des antécédents dulcère ou dhémorragie digestive que ceux qui sont sous AINS conventionnels ! Il sagit donc bien souvent de personnes qui, face à une douleur rhumatismale, navaient pas ou plus la possibilité de prendre danti-inflammatoires.
Ainsi les médecins privilégieraient-ils ces médicaments appréciés pour leur haut niveau de sécurité chez les patients les plus à risque. Ce qui ne dispense donc pas de leur administrer des protecteurs gastriques destinés à traiter des lésions préexistantes.