L’antibiorésistance, qu’est-ce que c’est ?
27 novembre 2019
Kateryna Kon/shutterstock.com
Problème majeur de santé publique, la résistance des bactéries aux antibiotiques ne cesse de s’étendre. Mais de quoi s’agit-il réellement ? Ce phénomène aux conséquences potentiellement graves est souvent mal compris.
Que signifie donc l’antibiorésistance ? Tout d’abord, il est essentiel d’attribuer la résistance à qui de droit. Ainsi, ce sont bien les bactéries et non les personnes ou les animaux qui développent une résistance vis-à-vis des antibiotiques. Car c’est une incompréhension courante.
Phénomène naturel de défense
Donc, la bactérie, responsable d’infections, est combattue grâce à des médicaments spécifiques, les antibiotiques. Mais ces êtres vivants évoluent et s’adaptent face à l’adversité. Par conséquent, ils développent des résistances. Lesquelles correspondent à un « phénomène naturel de défense vis-à-vis de l’action exercée par l’antibiotique qui est là pour détruire ou arrêter la multiplication de la bactérie », décrit le ministère de l’agriculture.
En effet, comme l’explique l’Inserm, « lorsqu’on emploie un antibiotique, seules survivent – et se reproduisent – les bactéries dotées de systèmes de défense contre celles-ci ». Ces résistances peuvent « survenir via une mutation génétique affectant le chromosome de la bactérie, ou bien être liées à l’acquisition de matériel génétique étranger porteur d’un ou plusieurs gènes de résistance en provenance d’une autre bactérie », précise l’Inserm.
Ce mécanisme d’acquisition de résistances s’est très fortement accéléré par l’utilisation massive et répétée de ces médicaments. Ponctuelles au départ, elles sont désormais préoccupantes. Certaines souches sont multirésistantes, c’est-à-dire résistantes à plusieurs antibiotiques. D’autres sont même devenues toto-résistantes, c’est-à-dire résistantes à quasiment tous les antibiotiques disponibles.
A noter : les antibiotiques ne sont efficaces que sur les bactéries et n’ont aucun effet sur les virus et les champignons.