











Accueil » Santé Publique » Médicaments » Antibiorésistances : augmentation inquiétante en France
Le nombre d’épidémies hospitalières impliquant des EPC reste encore limité en France, si on le compare à celles qui sont observées dans d’autres pays. Toutefois comme le soulignent les auteurs de ce travail, « les tendances récentes confirment une nette progression sur les deux dernières années ». Le premier épisode français remonte à 2004. Mais depuis lors, la progression est inquiétante. Sur les neuf premiers mois de 2011, l’InVS en a comptabilisé pas moins de 62, contre 28 sur l’ensemble de l’année 2010 et seulement 6 en 2009. Au total, les auteurs ont recensé 104 flambées de ce type en France, entre 2004 et septembre 2011. Elles ont concerné 249 patients, et 51 décès ont été rapportés.
Un début de diffusion autochtone ?
Dans 73% des cas, un lien avec un séjour en pays étranger a pu être retrouvé. Les pays les plus souvent cités sont la Grèce, le Maroc et l’Inde. Les bactéries les plus fréquemment en cause sont Klebsiella pneumoniae et Escherichia coli. Quant aux mécanismes de résistance identifiés le plus fréquemment, l’InVS cite OXA-48, KPC et encore NDM-1, déjà connu des épidémiologistes français.
En conclusion, les auteurs s’inquiètent « de l’augmentation de la proportion d’épisodes sans lien retrouvé avec un pays étranger ». Il représentent désormais 27% des cas, au lieu de 21% lors du précédent bilan effectué en juin 2011. « Cette évolution récente suggère un début de diffusion autochtone de ces EPC (…) qui peut être favorisée par une reconnaissance parfois difficile de ces souches ».
Ils mettent enfin en garde les établissements de santé et les laboratoires de biologie médicale. Ces derniers « doivent rester vigilants devant tout isolement au laboratoire, d’une entérobactérie suspecte d’être productrice de carbapénémase. Même en l’absence de notion de rapatriement ou de séjour à l’étranger. »
Source : Institut de Veille sanitaire, 20 octobre 2011
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