Antibiotiques : l’Europe part en campagne

31 janvier 2001

Inquiète du développement des résistances aux antibiotiques, la Commission européenne a décidé de surveiller activement les utilisateurs et prescripteurs de ces produits.
Il s’agit bel et bien d’une action prioritaire pour la santé publique. Comme le souligne un rapport récemment diffusé par le Bulletin européen sur les maladies transmissibles, « de nombreuses études ont montré que la résistance aux antibiotiques devient un problème toujours plus important. »

En fait, les choses sont encore plus alarmantes qu’il y paraît. Passe encore ( ?) que les infections deviennent plus compliquées à juguler parce que les germes apprennent à mieux se défendre. Mais d’autres signes d’alarme apparaissent ça et là. Comme le notent les responsables de la Commission, le risque de dissémination des bactéries résistantes augmente avec les voyages et les échanges commerciaux. Et des germes jusqu’alors « spécialisés » dans certains milieux apparaissent dans le grand public.

C’est le cas du staphylocoque doré. Il y a encore peu, s. aureus ne proliférait qu’en milieu hospitalier. Son contrôle était comparativement facile mais il est aujourd’hui présent partout. De sorte que les staphylococcies relèvent de plus en plus de ce qu’il est convenu d’appeler « les infections communautaires ». C’est-à-dire celles observées non pas dans les communautés hospitalières, comme leur nom pourrait le faire croire, mais en médecine de ville.

Il y a urgence. Les spécialistes ont démontré « la dissémination de certaines souches entre différents pays d’Europe. » Et la Commission vient ainsi de lancer un appel d’offres « pour disposer des informations sur les quantités utilisées en médecine humaine (…), sur les systèmes de contrôle, les pratiques de prescription et l’évaluation du bon usage dans l’Union européenne. »

  • Source : Eurosurveillance, janvier 2001

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