Antirhumatismaux : des milliers de morts ” illégitimes ” chaque année ?

10 décembre 2001

Un malade en moyenne, sur 1 200 qui reçoivent pendant 2 mois ou plus des anti-inflammatoires non-stéroidiens (AINS), meurt de complications gastro-intestinales directement liées à ce traitement !
Dans la revue Pain, le Genevois Martin Tramer et des confrères de l’université d’Oxford, en Grande-Bretagne, estiment autour de 2 000 morts le bilan annuel des accidents thérapeutiques dus aux AINS dans ce seul pays !

Ulcère gastro-duodénal, hémorragie ou perforation digestives liées à l’utilisation chronique d’anti-inflammatoires ont été systématiquement recherchés dans 44 études concernant 250 000 malades. Et leurs résultats sont préoccupants. Car Martin Tramer affirme bel et bien que tous les décès observés sont directement imputables au traitement. Plus encore, ” ces malades ne seraient pas morts s’ils n’avaient reçu le médicament en question. ” Ainsi les auteurs concluent-ils que ” l’utilisation chronique d’AINS entraîne un risque substantiel de mort par complications gastro-intestinales. ”

Avec une estimation de 2 000 morts par an, Tramer extrapole. Mais dans les limites du raisonnable, puisqu’une étude cas-contrôle publiée en 1997 avait indiqué que 2 500 citoyens britanniques étaient morts cette année-là des complications d’un ulcère gastrique. ” Les malades devraient recevoir les doses minimales efficaces pour la durée la plus courte possible ” affirme-t-il. Pas étonnant dans ces conditions, que l’arrivée d’une nouvelle famille d’anti-inflammatoires respectant la muqueuse gastrique, les Coxibs, ait été perçue comme une avancée thérapeutique importante.

  • Source : Pain 85 (2000) 169-182

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