Un antivitamine K à l’origine d’effets immuno-allergiques

20 juin 2017

Selon l’Agence du Médicament (ANSM), la fluindione, un antivitamine K (AVK) exposerait à un risque immuno-allergique. Pour les patients concernés, l’ANSM recommande de privilégier la prescription de traitement de la famille des coumariniques.

En plus du risque hémorragique commun à tous les anticoagulants, les antivitamines K (AVK), et plus particulièrement la fluindione, peuvent causer des effets indésirables d’ordre immuno-allergique. « La nature et la fréquence de ce type d’effets indésirables diffèrent entre la fluindione et les AVK de la famille des coumariniques (warfarine et acénocoumarol) », précise l’Agence du Médicament (ANSM). « Un arrêt précoce du traitement par fluindione associé à une corticothérapie permet le plus souvent une régression des atteintes observées ».

Une enquête de pharmacovigilance a permis de comparer le profil d’atteintes immuno-allergiques rapportées en France avec la fluindione par rapport à la warfarine et l’acénocoumarol. « Cette étude a confirmé que l’utilisation de la fluindione est plus fréquemment associée à la survenue d’atteintes immuno-allergiques, rares mais souvent sévères ».

Pas d’arrêt de traitement sans avis médical

Ces effets indésirables surviennent le plus fréquemment au cours des 6 premiers mois de traitement. Les manifestations immuno-allergiques se caractérisent par les signes suivants :

– une insuffisance rénale ou une aggravation d’une insuffisance rénale préexistante (baisse importante et brutale du volume des urines, fatigue inhabituelle, etc) ;
– des anomalies de la peau: un œdème local, un brusque gonflement du visage et du cou, une démangeaison, un urticaire, un eczéma, des taches rouges sur la peau, rougeur se généralisant à tout le corps avec des pustules, et souvent accompagnée de fièvre ;
– une anomalie de la formule sanguine et de certains paramètres biologiques en particulier hépatiques,
– une gêne respiratoire,
– une fièvre.

Si vous observez un de ces effets ou des symptômes inhabituels, vous devez contacter votre médecin. N’arrêtez jamais votre traitement sans avis médical.

Par ailleurs, lors de l’initiation d’un traitement anticoagulant oral, le choix du traitement doit prendre en compte l’ensemble des bénéfices et des risques attendus. En particulier, le risque d’effets indésirables immuno-allergiques. En conséquence, l’ANSM recommande aux professionnels de santé de privilégier la prescription d’un AVK de la famille des coumariniques en cas d’initiation d’un traitement AVK.

  • Source : ANSM, 20 juin 2017

  • Ecrit par : Emmanuel Ducreuzet – Edité par : Vincent Roche

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