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Vouloir gagner un match de foot ou un combat de judo, aspirer à une mention au baccalauréat ou encore souhaiter les meilleurs résultats commerciaux de votre entreprise. Tous ces objectifs sont louables et peuvent être à l’origine d’un épanouissement et d’un bien-être. Et s’ils sont associés à un peu de stress ou de trac, c’est naturel. Mais si ces buts entraînent « un état d’appréhension, de tension ou de malaise causé par la peur de l’échec », comme le décrit l’Université de Sherbrooke (Canada), alors vous souffrez d’anxiété de performance. Et celle-ci est délétère pour votre santé mentale.
En effet, lorsque l’on souffre d’anxiété de performance, les conséquences sont nombreuses. Quand approchent des échéances comme des examens, « des malaises intenses et répétés (peuvent) mener certains étudiants à abandonner leur programme d’étude, à développer des maladies physiques et même parfois à adopter des comportements problématiques tel que l’usage abusif de drogues de performance (boissons énergisantes, drogues stimulantes…) », développe en exemple l’Université québécoise.
L’anxiété de performance peut aussi se manifester par des crises d’angoisse ou de panique dans certaines circonstances. Des troubles somatiques y sont aussi souvent associés, tels que des migraines, des troubles digestifs, des tensions musculaires, une augmentation de la pression sanguine, des insomnies…
Plusieurs facteurs peuvent expliquer et favoriser cette anxiété de performance. Tout d’abord, certains d’entre nous souffrent d’une faible estime de soi. Une tendance à l’anxiété peut aussi entrer en jeu. Entre aussi dans l’équation le perfectionnisme. C’est la « tendance à placer des exigences excessivement élevées pour une performance qui s’accompagne d’une auto-évaluation trop critique », précise l’Université de Sherbrooke. Or « la perfection n’existe pas », rappelle Sophie Maretto, psychologue à Paris.
Et cette recherche de la perfection est « accentuée par la société d’égo dans laquelle nous évoluons et qui est favorisée par les likes et les cœurs des réseaux sociaux, qui sont interprétés comme évaluant notre valeur en tant qu’individus », poursuit-elle. La comparaison permanente favorise l’anxiété de performance dans tous les domaines.
« Il est important de s’auto-congratuler, s’auto-sécuriser, d’être doux avec soi-même », conseille Sophie Maretto. Pour accepter que l’on ne peut pas atteindre la perfection, il faut « accepter ses fragilités, faire la paix avec son histoire et se pardonner », poursuit-elle. Il s’agit en effet d’être « indulgent avec soi, car nous ne sommes pas des robots », ajoute-t-elle encore.
Mais bien entendu, face à une situation d’anxiété forte, il peut être utile de se faire aider par un psychologue.
Source : interview de Sophie Maretto, psychologue à Paris – Université de Sherbrooke, Québec
Ecrit par : Dominique Salomon – Edité par : Emmanuel Ducreuzet
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