Apnée du sommeil : la somnolence, un symptôme trop négligé

17 janvier 2023

Pour beaucoup, l’apnée obstructive du sommeil se traduit uniquement par des ronflements. Mais d’autres symptômes existent et sont sous-estimés. La somnolence diurne est de ceux-là.

apnee sommeil

Le syndrome d’apnées-hypopnées obstructives du sommeil – ou plus simplement apnées du sommeil – est une maladie chronique qui touche environ 3 millions de Français. Elle se caractérise par des arrêts répétés de la respiration (apnées) pendant le sommeil. En cause, l’obstruction du pharynx qui empêche l’air de passer avec, à la clé la survenue de ronflements.

Mais là n’est pas son seul symptôme. Ces pauses respiratoires entraînent une baisse du niveau d’oxygène dans le sang, des micro-réveils répétés et une fragmentation du sommeil, qui ne sont pas toujours perçus par le patient mais entraînent fatigue et somnolence.

Fatigue et somnolence, ne pas confondre

Mais comme avertit le Dr Marc Sapène, président d’Alliance Apnées du Sommeil, fatigue et somnolence ne sont pas une seule et même entité. « La fatigue correspond à la difficulté à maintenir une performance, elle se manifeste par des douleurs musculaires, le regard fixe, une raideur de la nuque. La somnolence, c’est la difficulté à rester éveillé, avec un risque d’endormissement important. Elle est due à un manque ou une mauvaise qualité de sommeil. Son seul traitement naturel, c’est de dormir, tandis que la fatigue sera corrigée par du repos ».

Et la somnolence ne doit pas être mise de côté. Ce risque d’endormissement peut augmenter celui d’accidents de la route ou d’accidents du travail. « Les gens ne mesurent pas la gravité de la somnolence », continue le Dr Sapène. « Les personnes qui travaillent comme grutiers, chauffeurs routiers, pilotes d’avion ou responsables de PC sécurité par exemple, prennent non seulement un risque pour elles-mêmes mais, par la nature de leur profession, mettent également en danger la vie des autres »

Et même lorsque l’apnée du sommeil est traitée, le danger demeure. Ainsi, 13% des patients pris en charge restent somnolents malgré un traitement bien conduit. On parle de somnolence résiduelle. Ces patients présentent un risque d’accident de la route 5 fois plus élevé que la population générale.

Quand consulter ?

« La somnolence est normale lorsqu’elle survient le soir avant le coucher, après la pause déjeuner, au lendemain d’une courte nuit ou dans les mois qui suivent l’arrivée d’un bébé », explique Marc Sapène. « Elle devient pathologique lorsqu’elle survient quotidiennement, à n’importe quel moment de la journée, et interfère avec les activités quotidiennes ».

Si tel est votre cas, n’hésitez pas à consulter votre médecin. Notez que la somnolence diurne peut aussi être évaluée à l’aide du test d’Epworth, disponible sur le site Internet d’Alliance Apnées du Sommeil. Ce test permet, en quelques minutes, d’établir un score de somnolence. Supérieur ou égal à 10, ce score caractérise une somnolence diurne pathologique.

  • Source : Alliance Apnées du Sommeil

  • Ecrit par : Vincent Roche – Edité par : Emmanuel Ducreuzet

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