Apprendre à être bon joueur ? Pas simple…

07 mars 2019

Ah ces moments où la p’tite famille est réunie autour d’un jeu de société… Au-delà de l’aspect ludique et rassembleur, figurez-vous qu’ils peuvent aussi être redoutés par certains parents comme par certains enfants. En particulier, ceux qui n’envisagent pas une seule seconde… la défaite.

Par définition, « un jeu représente une activité où le maître-mot doit rester le plaisir », rappelle Valérie P., psychologue près de Nantes. Sauf que parfois, le moment en question se termine par une crise ou une bascule vers la mauvaise humeur.

« Qu’un enfant comme un adulte n’aime pas perdre est normal », poursuit-elle. « Qu’il ou elle fasse une crise l’est moins. » Dans pareil cas, « le jeu et la dimension ludique sont passés au second rang, derrière l’envie de gagner. La colère et la déception qui peuvent survenir sont le signe d’un égo sensible et d’un rapport délicat à ce qui est vécu comme un échec ». La psychologue fait le lien avec « la peur de décevoir, de ne pas être à la hauteur ».

Gérer ses émotions

Un début de solution se trouve peut-être lorsque vous – parents ou grands-parents – engagez un jeu avec votre petit. « Bien souvent, l’adulte souhaite que l’enfant gagne, pour lui faire plaisir. Mais ce dernier doit aussi apprendre à perdre et savoir qu’il y a des parties que l’on gagne et d’autres que l’on perd ». Autrement dit, ne laissez pas votre enfant gagner toutes les parties que vous jouez. Et si vous perdez, restez léger. « Ce n’est qu’un jeu. »

Quant à la question de savoir s’il est possible de se débarrasser de cette déception qui suit une partie de carte perdue, la réponse prend la forme d’un « oui, mais… ». Elle conclut : « cela revient à la gestion de ses émotions. Si vraiment la chose est mal vécue, un travail sur soi est nécessaire » pour lequel quelques techniques de relaxation (sophrologie, auto-hypnose…) peuvent aider. « Mais c’est parfois compliqué. Au fond de soi, on reste toujours un peu déçu après une ‘défaite’ .»

  • Source : Interview Valérie P, psychologue, 6 mars 2019

  • Ecrit par : David Picot – Edité par : Dominique Salomon

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