Après l’éthylotest le… toxitest?

27 septembre 1998

Les travailleurs ou les riverains d’un site industriel où s’est produit une pollution chimique ou physique accidentelle pourront peut-être bénéficier demain d’un nouvel appareil qui, permettant le dosage immédiat des toxiques inhalés. Cette possibilité constituerait un progrès considérable par rapport à la situation actuelle, où plusieurs semaines sont parfois nécessaires pour obtenir le même renseignement à partir de prélèvements sanguins ou d’analyses d’urines. Des semaines d’incertitude et, très souvent d’inquiétude… Les laboratoires de la compagnie Energy’s Pacific Northwest de Richland, dans l’état de Washington – côte ouest des Etats-Unis – ont en effet mis au point l’Exposure-to-Risk Monitoring System (ERMS), qui mesure la quantité et la concentration des toxiques effectivement absorbés par une personne impliquée dans un accident industriel, simplement à partir de l’air expiré.

Le principe de fonctionnement de cet appareil le rapproche d’un éthylotest, même si les techniques utilisées – et notamment la spectrométrie de masse – en font un matériel à la fois plus encombrant et plus complexe. L’ERMS pèse tout de même 35 kg soit nettement plus que le plus volumineux des éthylotests! Toutefois, sa construction lui permet d’ores et déjà d’être emmené facilement sur les lieux d’un accident et d’y être immédiatement opérationnel. Il permet de détecter des toxiques volatiles à des concentrations inférieures à 1/10 de particule par million (0,1 p.p.m.), ce qui représente 0,1 millilitre pour 1.000 litres d’eau! Enfin, sa conception lui permet de prendre en compte les facteurs individuels de toxicité comme la taille, le poids ou le pourcentage de masse grasse d’un individu.

  • Source : British Medical Journal, 4 décembre 1998.

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