











Comment vivre pleinement sa sexualité après avoir gagné le combat contre un cancer du sein ? Si dans le passé cette question pouvait paraître secondaire tant la lutte pour la survie occupait les esprits, elle prend aujourd’hui tout son sens. Plus de 400 000 Françaises sont en effet concernées !
« La plupart des études montrent que plus de 50% des femmes mastectomisées –celles qui ont subi une ablation du sein n.d.l.r.- ont des troubles de la sexualité dans l’année suivant l’intervention » rappelle le Dr Sylvain Mimoun, gynécologue et psychiatre à l’hôpital Cochin de Paris. Et pour cause. « Presque toutes les patientes ont plus de mal qu’auparavant à parvenir à l’orgasme ».
Une situation pas vraiment surprenante, compte-tenu de la lourdeur de l’intervention chirurgicale et du suivi médical consécutif à l’ablation d’un sein. Un organe investi d’une symbolique forte en termes de féminité et de sexualité. D’ailleurs, « après l’ablation d’un seul sein, une femme sur deux ne ressent plus de sensations érotiques au niveau des deux seins ». Dans ce contexte, il n’est donc pas étonnant que le désir sexuel s’amenuise.
C’est sûr, le conjoint peut faire la différence. « Il est l’accompagnant privilégié de sa femme » poursuit Sylvain Mimoun. « C’est lui qui peut la soutenir dans le désarroi, et la rassurer par sa présence ». Progressivement, les gestes de tendresse ouvrent la porte aux caresses à caractère sexuel. Et durant cette transition difficile, la patience reste le maître-mot. « L’adaptation à la nouvelle situation dure en moyenne, plus d’un an. Mais en général quand on retrouve un intérêt sexuel, c’est l’amorce d’une réintégration corporelle ». Avec à la clé, la sortie de « l’état maladie » et une reprise de confiance.
Source : Association francophone de l’Après-Cancer du sein, 5 décembre 2007
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