Arrêt cardiaque : des défibrillateurs par drone ?
01 septembre 2021
Livrer des défibrillateurs par les airs avec des drones. Voici l’idée d’une équipe suédoise pour réduire le temps d’attente en cas d’arrêt cardiaque . Ce mode d’intervention futuriste pourrait aider à sauver des vies.
L’arrêt cardiaque constitue un danger vital immédiat. Le cœur cesse de battre et chaque minute compte pour tenter de le relancer. On estime que cet accident cardiaque est la cause d’un décès sur 5 dans les pays industrialisés. Afin de réduire le temps d’intervention et donc augmenter les chances de survie des victimes, le Dr Sofia Schierbeck du Karolinska University Hospital à Stockholm en Suède a imaginé une méthode utilisant des drones.
Comme « les personnes ont rarement des défibrillateurs à domicile, nous avons pensé que leur en faire parvenir un par drone pourrait réduire le temps d’intervention et augmenter les chances de survie », explique-t-elle. Pour valider son hypothèse, elle a mené une étude à Göteborg à l’ouest du pays, dans la zone aérienne contrôlée par l’aéroport. Des défibrillateurs avaient été installés sur des drones dans des hangars, prêts à partir.
La procédure habituelle consiste à envoyer une ambulance sur les lieux de l’arrêt cardiaque. Durant l’étude, l’hôpital faisait également intervenir un drone en parallèle, que la personne ayant appelé les urgences pouvait intercepter. Le drone à l’arrêt à 30 mètres de hauteur faisait descendre le défibrillateur par un câble.
1 minute 52 d’avance
Entre juin et septembre 2020, un total de 14 arrêts cardiaques ont été inclus dans l’étude. Parmi eux, 12 ont bénéficié de l’intervention du drone. Un défibrillateur a été délivré avec succès dans 11 de ces cas. Le drone est intervenu avant l’arrivée de l’ambulance dans 64% des cas, avec 1 minute 52 d’avance en moyenne. Seule limite : la météo. De la pluie et du vent fort empêchent l’utilisation de drones. Mais « d’ici peu nous devrions avoir des drones capables de voler dans l’obscurité et la pluie modérée », assure l’autrice.
« Ce type d’intervention devrait devenir commun dans les années à venir et permettre de délivrer d’autres dispositifs médicaux comme de l’adrénaline pour traiter les chocs anaphylactiques ou du glucose pour les diabétiques », conclut-elle.