Arrêt cardiaque : manque de dépistage pour la famille
05 septembre 2019
Syda Productions/shutterstock.com
Souffrir d’un arrêt cardiaque avant 45 ans est probablement lié à une maladie cardiaque héréditaire. Pourtant, malgré le risque pour la famille de la victime, moins de 4 % des proches reçoivent des informations sur le dépistage familial. Une étude révélée à l’ESC Congress 2019, le congrès de la Société de Cardiologie européenne (31 août-4 septembre).
« Lorsqu’un patient de moins de 45 ans décède d’un arrêt cardiaque soudain, la probabilité d’une maladie cardiaque héréditaire est élevée et il est crucial d’identifier la cause de son décès », explique le Dr Ardalan Sharifzadehgan, du Centre d’expertise de la mort subite de Paris (Paris-SDEC, France) et auteur d’un travail mené sur 18 622 arrêts cardiaques hors hôpital dans la région parisienne entre 2011 et 2016.
Des causes trop souvent inconnues
Pourtant, l’étude menée chez des patients de moins de 45 ans en arrêt cardiaque* révèle de grandes lacunes dans le diagnostic du malade lui-même ainsi que dans la prévention de l’entourage. « Des coronarographies ont été réalisées dans 18% des cas, une tomodensitométrie du cerveau et du thorax dans 25% des cas, et une échocardiographie transthoracique dans 29% des cas », notent les auteurs. Bien trop peu pour obtenir les informations nécessaires. En outre, « seules 11% des victimes ont subi une autopsie et 1,4% se sont vues prélever des échantillons de sang pour des tests génétiques supplémentaires après le décès ». Pas étonnant alors que « seulement 3,5% des familles aient été informées du dépistage familial ».
Or « tous les parents au premier degré devraient être invités à se soumettre à un dépistage familial, puis à un test génétique, en cas de suspicion de maladie cardiaque héréditaire », insiste le Dr Sharifzadehgan. « Cela aide à clarifier le diagnostic du défunt et peut déclencher des mesures préventives telles que la modification du mode de vie, des bêta-bloquants ou un défibrillateur automatique implantable (DAI) pour éviter les décès parmi les proches », conclut-il.
*encore en vie à leur arrivée à l’hôpital, mais décédés par la suite dans l’unité de soins intensifs
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Source : ESC Congress 2019, 2 septembre 2019
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Ecrit par : Dominique Salomon - Edité par : Vincent Roche