Arrêter de fumer grâce à la lumière

11 septembre 2018

Une équipe franco-américaine vient de mettre au point une technique inédite pour contrer la dépendance à la nicotine. En insérant un minuscule interrupteur sensible à la lumière dans le cerveau de souris, les scientifiques sont parvenus à éteindre l’addiction des rongeurs. Voilà qui mérite une explication.

La nicotine est le principal agent addictif du tabac. Elle agit sur le cerveau en se liant aux récepteurs nicotiniques. A ce jour, les techniques de pharmacologie classiques ne permettent pas d’agir de manière précise et réversible sur ces récepteurs. Une équipe franco-américaine* a donc cherché à fabriquer des outils moléculaires capables d’interrompre le fonctionnement de ces récepteurs dans le cerveau. Et ce grâce à la lumière.

Une lumière violette pour solution

Les chercheurs se sont focalisés sur un récepteur nicotinique particulier, le type b2, et sur une zone clé du circuit de la récompense, délivrant la dopamine. Ils sont ainsi parvenus à modifier ce récepteur chez la souris. Ils y ont fixé un nano-interrupteur chimique réagissant à la lumière.

Lorsque les animaux étaient placés sous une lumière violette, les scientifiques ont constaté que l’interrupteur se repliait en empêchant la nicotine de se fixer : le récepteur était ainsi « off ». En revanche, sous une lumière verte, ou dans l’obscurité, l’interrupteur était déplié, laissant la nicotine agir : le récepteur était « on ».

« Cette étude démontre qu’il est possible de manipuler l’attrait pour la nicotine chez la souris, et ce de manière rapide », explique Alexandre Mourot, chercheur Inserm en charge de l’étude. Lequel précise que « cette étape est particulièrement importante pour l’identification de nouvelles cibles thérapeutiques adéquates afin de lutter contre l’addiction à la nicotine ».

*Inserm, CNRS, Sorbonne Université, au sein du laboratoire Neuroscience Paris-Seine en collaboration avec l’Institut Pasteur, l’Université de New York et l’Université de Californie Berkeley

  • Source : Inserm, 10 septembre 2018

  • Ecrit par : Vincent Roche – Edité par : Dominique Salomon

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