Arrêts de travail : les médecins aussi…

30 janvier 2003

En France en 2001, 1 435 médecins libéraux, dont une majorité de généralistes, ont été arrêtés pour maladie grave. Soit 30% de plus qu’il y a trois ans ! Cancers et maladies psychiatriques figurent aux premiers rangs des motifs d’incapacité.

Pour les responsables de la Caisse Autonome de Retraite des Médecins de France (CARMF) qui vient de rendre publics ces chiffres, cette augmentation du nombre d’arrêts de travail est inquiétante. « Même si ces médecins en longue maladie ne représentent que 1% de l’ensemble des cotisants » tempère Paul Bénoliel, directeur adjoint de la CARMF.

En 2001, un arrêt de travail de plus de trois mois sur cinq était dû à un cancer. Et à peine moins, 18%, à une maladie psychiatrique ! Une expression qui englobe principalement deux pathologies le plus souvent liées: le syndrome de burn-out – ou syndrome d’épuisement – et la dépression.

Une récente étude réalisée par l’Union régionale des médecins libéraux de Bourgogne vient d’ailleurs une nouvelle fois de montrer que le burn-out frappe particulièrement les professions de soins et notamment les médecins libéraux. Près de la moitié des médecins interrogés (47%) ont avoué être atteints d’épuisement émotionnel. Et un tiers souffrait de dépersonnalisation, un état qui se traduit par un détachement et des attitudes négatives voire cyniques envers les patients.

Derrière les cancers et les maladies psychiatriques, viennent ensuite les traumatismes (13%), les maladies cardio-vasculaires (12%), les congés de maternité – qui ne sont pas des maladies, mais enfin… – (10%), les affections rhumatismales (7%), neurologiques (6%), digestives (3%) et la… tuberculose !

Classée comme maladie professionnelle pour les personnels de soins et de laboratoires, la tuberculose est également à l’origine de 2,5% des congés de longue maladie des médecins libéraux ! Ce qui représente un total de 36 médecins. Ramenés à l’ensemble des cotisants à la CARMF (environ 125 000), ce chiffre fait état d’une incidence de 28 cas pour 100 000 chez les libéraux, alors qu’elle est de 11 cas pour 100 000 dans la population générale.

  • Source : Le Quotidien du Médecin, n°7257

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