Arrêts de travail : quand Valeo met les médecins à contribution !

Après avoir reçu en octobre une lettre de l’équipementier automobile Valeo, 200 généralistes de la Nièvre se disent « outrés et choqués. » Ils comprennent que l’entreprise soit inquiète de l’augmentation de l’absentéisme parmi son personnel.
En revanche, ils ne se sentent absolument pas concernés et sont outrés par les arguments de la Direction des Ressources humaines. « L’absentéisme de l’établissement (atteint) aujourd’hui 5,5%. Or (…) nos clients prennent en compte un absentéisme moyen pour notre industrie, inférieur à 4%. » La belle affaire ! Cette situation affecte les résultats de l’entreprise qui doit recourir à des remplaçants « moins qualifiés et moins polyvalents » ? En quoi un médecin est-il concerné par ces problèmes de management ?

Le Dr Bernard Leclerc, généraliste à Nevers et Président du syndicat des médecins de la Nièvre, est indigné. Il n’apprécie pas ce qui ressemble à une prise d’otages et l’a dit tout net à Destination Santé . « Pour des raisons économiques, on nous demande en fait de freiner sur les arrêts de travail. On nous dit sans nous le dire que nous faisons des certificats de complaisance. Cela manque singulièrement d’élégance et c’est la meilleure façon pour avoir toute la profession à dos. »

D’ailleurs, l’affaire n’en est pas restée là. Au nom de tous les médecins de la Nièvre, Bernard Leclerc a envoyé le 14 novembre dernier, une lettre ouverte à la DRH de Valeo. Il y rappelle que « la préoccupation des médecins est de guérir, de soigner, d’aider ceux qui (leur) font confiance (…) et cela, en dehors de toute fixation sur les taux de croissance, les rendements et l’absentéisme ».

La conclusion de cette lettre est toute aussi directe. « Nous constatons simplement, par notre parfaite connaissance du terrain, que les entreprises ayant un taux d’absentéisme important sont également celles où s’associent les mauvaises conditions de travail et la pauvreté du dialogue social ». La balle est désormais dans le camp de Valeo…

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  Source : Conférence de presse Société française de Rhumatologie, Association de Recherche sur la Polyarthrite et laboratoires MSD-Chibret