Arthrose : calmer la douleur sans risquer les maux destomac
24 septembre 2003
Les anti-inflammatoires non stéroïdiens, les AINS, sont les médicaments classiques pour lutter contre la douleur et linflammation, dans toutes les maladies rhumatismales et en particulier larthrose. Laspirine, née il y a plus de 100 ans en est le prototype.
En fait, les AINS ont depuis longtemps prouvé leur efficacité dans larthrose. Mais on sait également trop bien quils peuvent être nocifs pour la muqueuse de lestomac, provoquant des douleurs, voire des hémorragies ou des ulcères. Or ces médicaments par ailleurs bien utiles doivent tous leur efficacité à un même mécanisme : ils bloquent laction dune enzyme, la cyclo-oxygénase, (en abrégé COX) impliquée dans la douleur et linflammation.
Comme lexplique le Pr Marc Hochberg de Baltimore, aux Etats-Unis, « au début des années 90, on a découvert que la COX existait en fait sous deux formes dans lorganisme. On les a baptisées respectivement COX 1 et COX 2. La première favorise la fabrication du mucus qui protège la paroi de lestomac contre lacidité du liquide gastrique. La seconde quant à elle, apparaît dans les régions enflammées. Et cest elle qui provoque la douleur, mais aussi la fièvre. »
Les AINS traditionnels bloquent à la fois les deux enzymes. Ce qui explique quils ne permettent pas de traiter efficacement les douleurs sans risquer du même coup les maux destomac. « Les chercheurs ont tenté de dissocier ces deux effets. Ainsi, sont nés récemment de nouveaux AINS capables dinhiber la COX 2 sans agir sur la COX 1 », explique Hochberg. « Aussi efficaces sur la douleur et linflammation que le sont les AINS classiques, ils naugmentent pas pour autant le risque de complications gastriques. » Un avantage considérable pour tous ceux qui, du fait de douleurs plus ou moins permanentes, doivent prendre des AINS.