











Accueil » Santé Publique » Associations de patients et labos : un financement qui fait débat
Il est de notoriété publique que les laboratoires versent chaque année des sommes souvent importantes à des associations de patients. Johnson & Johnson par exemple, a fait des dons à hauteur de 628 500 euros l’an passé. Moins importantes, les sommes versées par Abbott (329 430 euros) et GSK (299 155 euros) restent très significatives et traduisent l’attente du tissu associatif. Logiquement, les donateurs ont tendance à choisir des associations de patients concernés par une maladie dans laquelle ils ont une expertise reconnue ou une recherche en cours. Ainsi le laboratoire GSK donne-t-il largement à l’association « Asthme et Allergies ». Une politique logique selon ses dirigeants, qui soulignent qu’il est en pointe dans la lutte contre l’asthme.
Vraie ou fausse dépendance des associations
Le choix des destinataires de ces dons reflète-t-il uniquement un intérêt commercial ? On peut logiquement penser que les donateurs espèrent promouvoir la visibilité de la maladie concernée, et en retirer un bénéfice. Il n’en reste pas moins qu’ils se défendent d’avoir une quelconque influence sur les publications et les choix des actions menées par ces associations. Celles-ci d’ailleurs, se défendent tout aussi vigoureusement d’être sous influence. « Si l’industrie pharmaceutique nous soutient financièrement, elle n’est pas un acteur de santé. Elle n’est ni derrière le téléphone, ni présente sur les lieux de rencontre des patients qui recherchent du soutien auprès des associations », souligne le Collectif Interassociatif sur la Santé (CISS). Et « elle n’a accès à aucune donnée personnelle de santé », ajoutent ses représentants.
Défaut de financements publics
Le vrai problème d’après le CISS, vient de que ces associations manquent cruellement de fonds. En effet, « jamais les pouvoirs publics n’ont accepté de reconnaître et de financer à la hauteur attendue les missions d’accompagnement des patients conduites (par ces dernières) alors même que la loi en a consacré l’existence ».
Une partie de la recherche médicale, du soutien et de l’information aux malades et même la mise à disposition de certains traitements sont financés par les associations de patients. « L’accès aux soins de support du cancer du sein par exemple, n’est possible que parce que les associations permettent d’en bénéficier à moindre coût », argumente le CISS. « Et cela n’est possible que grâce aux soutiens financiers que l’on se complait à critiquer ».
Source : CISS, 12 octobre 2012
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