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Le syndrome d’apnée obstructive du sommeil se caractérise par des interruptions (apnées) ou des réductions (hypopnées) de la respiration durant la nuit. Ces pauses respiratoires qui peuvent se répéter jusqu’à plusieurs fois par nuit sont causées par l’obstruction des voies respiratoires au niveau de l’arrière-gorge.
Une situation qui n’a rien d’anecdotique puisque, si elle n’est pas traitée, l’apnée du sommeil peut entraîner des complications sérieuses comme des troubles cardiovasculaires (infarctus, AVC, hypertension artérielle), des problèmes métaboliques, une somnolence diurne augmentant le risque d’accidents de la route…
Dans sa version légère à modérée, l’apnée du sommeil peut être traitée par des mesures hygiéno-diététiques (une perte de poids, la pratique d’une activité physique, une baisse de la consommation d’alcool…) ou des orthèses d’avancée mandibulaire qui poussent la mâchoire inférieure en avant et empêchent la langue de se replier et de bloquer la voie aérienne.
En cas d’apnées sévères, l’utilisation d’un appareil à pression positive continue, qui envoie de l’air dans les voies respiratoires pendant la nuit, peut être envisagée. Si cette technique offre de bons résultats, elle peut aussi être contraignante : irritation du visage par le masque, sécheresse du nez et de la bouche, au contraire rhinite, inconfort digestif.
Après plus de 15 ans sans nouvelle solution validée par la Haute Autorité de santé, un traitement innovant développé par la société Inspire Medical Systems est désormais disponible et remboursé en France. Ce dispositif s’adresse aux patients pour qui les traitements conventionnels n’ont pas fonctionné ou n’ont pas pu être tolérés.
Le système Inspire fonctionne sur un principe simple mais ingénieux : un neurostimulateur, semblable à un pacemaker cardiaque, est implanté au niveau du nerf hypoglosse qui contrôle les mouvements de la langue. Une sonde placée dans la cage thoracique détecte le rythme respiratoire. Lorsqu’une pause respiratoire est identifiée pendant le sommeil, le dispositif envoie une légère impulsion électrique. Cette stimulation fait avancer la langue, libérant ainsi les voies aériennes et permettant la reprise normale de la respiration.
Le patient contrôle lui-même l’activation du dispositif chaque soir à l’aide d’une télécommande, ce qui rend son utilisation particulièrement pratique.
Pour bénéficier de cette technologie, les patients doivent répondre à certains critères comme :
L’implantation est réalisée par un chirurgien ORL sous anesthésie générale. Le dispositif est activé un mois après l’intervention, une fois la cicatrisation achevée. Des réglages personnalisés sont alors effectués par un médecin spécialiste du sommeil.
« De nombreux patients restaient sans solution, alors que les conséquences cardiovasculaires de l’apnée du sommeil peuvent être graves, souligne, dans un communiqué, le Dr Abdel Latif El Hallak, médecin du sommeil et cardiologue à l’Institut Cœur Paris Centre (ICPC) – Clinique Turin. La stimulation du nerf hypoglosse est la première alternative remboursée pour les patients modérés à sévères qui ne peuvent utiliser les traitements traditionnels. Il s’agit d’une avancée majeure pour ces patients à haut risque cardiovasculaire. »
Lancée aux États-Unis en 2014, cette technologie a déjà bénéficié à plus de 100 000 patients dans le monde, dont une centaine en France. Elle est actuellement proposée dans 13 centres hospitaliers français.

Source : https://www.chu-lyon.fr/un-implant-contre-lapnee-du-sommeil-une-nouvelle-alternative-offerte-par-les-hcl - https://www.inspiresleep.fr/

Ecrit par : Vincent Roche – Edité par : Emmanuel Ducreuzet