Asthme et allergies : le couple infernal

17 juillet 2003

Si l’inflammation est le responsable numéro 1 de l’asthme, celui-ci est très souvent favorisé par des facteurs allergiques. Au banc des accusés figurent les acariens, présents dans les poussières de maison, les pollens – de graminées mais aussi d’arbres tels que bouleau, chêne, platane ou cyprès – les animaux domestiques, les cafards… et la liste n’est pas close !

De nombreux asthmes sont d’origine allergique : c’est le cas chez 80-90% des enfants, et 25-50% des adultes asthmatiques. De même, asthme et rhinite allergique coexistent dans 80% des cas. La rhinite allergique constituant un facteur de risque de survenue d’un asthme d’une part, et d’aggravation de l’asthme d’autre part, avec altération de la qualité de vie. La seule chose à faire est d’éviter de croiser la route de l’allergène qui déclenche la crise. Pour les vacances, le choix de la destination se fondera donc sur le cas de chacun et des circonstances qui président au déclenchement de ses crises d’asthme.

Un séjour à la campagne est généralement bien toléré par l’asthmatique… à condition qu’il ait lieu en été ! Au printemps et s’il est allergique aux pollens, soyez vigilants. Si l’hébergement prévu est humide ou bourré d’acariens, organisez-vous pour que les lieux soient ouverts et bien ventilés pendant quelques jours avant l’arrivée, et pour que les literies soient exposées au soleil. . A partir de cela, pas difficile de comprendre que les séjours en automne ou en hiver posent des problèmes sérieux d’organisation. Ils sont donc souvent moins bien supportés.

Dans tous les cas, il est important que l’asthme soit équilibré avant de partir, c’est à dire que l’inflammation bronchique soit contrôlée au mieux. Pas depuis la veille mais au moins depuis quinze jours avant le départ, en recherchant toujours la dose minimum de corticoïdes, associés si besoin à un traitement actif sur la voie des leucotriènes, l’autre voie de l’inflammation bronchique (sur laquelle les corticoïdes sont inactifs). C’est le meilleur moyen d’assurer à votre enfant un séjour tranquille. C’est particulièrement vrai s’il part sans ses parents en colonie de vacances. Dans ces conditions, assurez-vous qu’il sache très précisément comment réagir en cas de crise. Ce qui n’empêche pas que cela soit aussi consigné par écrit, pour la bonne information de ses accompagnateurs.

Enfin, surtout si vous partez à l’étranger, pensez à emporter non seulement vos médicaments mais également les ordonnances et les emballages des boîtes. Les noms commerciaux changent selon les pays. Pas celui du principe actif – appelé DCI pour dénomination commune internationale – qui figure sur la boîte. . En avion, n’oubliez pas de mettre vos médicaments dans les bagages à main. En train, fuyez les voitures réservées aux fumeurs, heureusement de plus en plus rares. Evitez enfin de vous placer sous le jet des bouches de ventilation : l’air qu’elles diffusent est très loin d’être aseptisé ou même filtré !

A LA MER ET A LA MONTAGNE

Si vous ne supportez pas les acariens… grimpez à la montagne ! Au-dessus de 1500 m d’altitude ces derniers, qui constituent la première cause d’allergie tant chez l’adulte que l’enfant ne survivent plus. Mais évitez la montagne au printemps ou durant l’été si vous êtes allergique aux pollens. Par ailleurs et à condition que son état le permette, rien n’interdit à l’asthmatique de faire du parachutisme ou du vol à voile…

Quant à la mer, la plongée sous-marine avec bouteilles est le seul sport interdit. La mer en tant que telle, ne pose aucun problème à l’asthmatique. Vive la natation, la voile, la planche et le surf… Préférez toutefois les mers chaudes et les côtes peu venteuses.

  • Source : Management of Allergic Rhinitis and its Impact on Asthma (ARIA) Pocket Guide. A Pocket Guide for Physicians and Nurses.

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