











Accueil » Médecine » Pneumologie » Asthme : faut-il avoir peur des corticoïdes ?
Puissants anti-inflammatoires, les dérivés de la cortisone appelés aussi corticoïdes ont beaucoup dautres effets. Normal, ils proviennent dhormones naturelles impliquées dans de nombreux processus vitaux.
A fortes doses, leur utilisation au long cours présente des risques multiples : en comprimés, en injections ou même lorsquils sont inhalés car alors, environ 30% du produit passe dans le sang. Le plus connu est celui dune déminéralisation osseuse, qui peut provoquer une ostéoporose : une femme qui a absorbé quotidiennement 1,2 mg/jour de corticoïdes entre 30 et 50 ans voit ainsi son risque de fracture du col fémoral à 65 ans multiplié par plus de deux ! Autre risque très médiatisé dans les années 70 par la maladie du Président Georges Pompidou, la rétention deau. Ajoutons à cela que les corticoïdes inhibent la croissance, quils sont responsables de glaucomes ou de cataractes, quils interviennent dans le métabolisme des graisses, des sucres et même sur le psychisme !
Associés à certains antibiotiques, ils peuvent aussi provoquer des accidents graves comme la rupture du tendon dAchille. Si leur impact sur la croissance de lenfant et ladolescent est controversé, il ne peut toutefois être exclu. Ils peuvent également ralentir la croissance chez lenfant et ladolescent, et provoquer des effets secondaires directement liés à linhalation : une voix plus rauque, une gêne au niveau du pharynx, des mycoses buccales… Doù limportance dutiliser correctement son inhalateur et de bien se rincer la bouche et la gorge après chaque inhalation ! Noublions pas enfin, les inconvénients de ce genre de traitement pour la peau qui samincit, devient plus fragile et présente des réactions de photosensibilisation en cas dexposition au soleil
Alors certes, la cortisone est un grand médicament dont nous ne pourrions sans doute pas nous passer ! Il est vrai aussi que ses conditions dutilisation ont une grande importance. Chez lasthmatique où ces produits sont surtout inhalés, labsorption est moindre. Mais elle atteint tout de même 30%, cest pourquoi les médecins recherchent toujours à utiliser la plus faible dose efficace possible. Sans oublier quà partir dun certain point, laugmentation des doses naméliore plus les symptômes de la maladie tout en augmentant les effets secondaires du traitement.
Il existe cependant dautres moyens de combattre linflammation des bronches. De nouveaux médicaments, apparus voici quelques années, bloquent efficacement lautre voie de linflammation, hors de portée des corticoïdes : ce sont les antileucotriènes, qui permettent de réduire les doses de corticoïdes ou de ne pas les augmenter si le contrôle de la maladie est insuffisant. Ce qui est fréquent : essoufflement, crises de toux nocturnes, sifflements, gêne respiratoire ces signes dun mauvais contrôle de lasthme affecteraient entre 14% et 41% des malades traités. Même lorsquils se croient bien contrôlés.
Source : NEJM 2001, 345 (13) : 941 ; Revue française dallergologie et dimmunologie clinique 2001 ; 41 ; 609-14 ; Panorama du Médecin N°4879 13/02/03 ; La Revue du Praticien - Tome 53 - 01/03/03 Page 499
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