Asthme : le traitement c’est tous les jours!

18 juin 2014

Près de la moitié des asthmatiques ne suivent pas leur traitement correctement. Pour mieux comprendre ce problème d’observance, une enquête menée dans 11 pays européens s’est intéressée justement aux comportements et aux profils de ces patients. Et pour ces derniers, il existe de nombreuses solutions pour devenir acteurs de leur maladie.

REALISE est une vaste enquête internationale menée par Mundipharma auprès de 8 000 patients asthmatiques dans 11 pays européens, dont la France. Pour le Pr Alain Didier, pneumologue au CHU de Toulouse, « c’est une enquête très originale dans le sens où elle s’intéresse non seulement aux comportements des patients mais vise également à mieux comprendre pourquoi certains malades n’adhèrent pas aux traitements. Il existe un décalage entre la perception des malades concernant le contrôle de leur maladie et la réalité », indique le Pr Didier. Près d’un patient sur dix considère son asthme comme non contrôlé. Or, si l’on s’appuie sur les critères internationaux, ils sont en fait 48% dans ce cas !

L’enquête confirme la mauvaise observance du traitement de fond, celui qu’il faut prendre tous les jours. « Près d’un patient sur deux ne prend pas correctement ses médicaments ». Au premier rang des raisons invoquées, on retrouve une faible perception des symptômes de la maladie et de leur impact sur les activités de la vie quotidienne. Pourtant un tiers des patients reconnaissent que leur asthme les empêche de vivre normalement. Autre raison, plus étonnante celle-ci, près de la moitié estiment gênant et stigmatisant d’utiliser leur inhalateur devant les autres ».

Une qualité de vie détériorée et un impact économique important

Le manque d’observance peut avoir de graves conséquences. Ainsi 12% des patients ont dû se rendre aux urgences dans l’année. Pour le Pr Didier, seul le respect de la prescription médicale permet réellement de soulager les symptômes de la maladie et de repousser le risque de crises. « Une bonne observance, c’est tendre à se rapprocher le plus possible de la prescription médicale. »

De manière générale, les patients peuvent s’investir davantage dans la gestion de leur maladie. De nombreuses solutions existent comme les programmes d’éducation thérapeutique. Des outils ont également été développés pour améliorer la communication médecin/patient qui reste l’élément central d’une meilleure observance. C’est le cas du programme Eole que l’on retrouve sur le site www.programmeeole.com.

Enfin dans le cadre de leurs nouvelles missions, les pharmaciens d’officine peuvent mener un « entretien pharmaceutique ». Ce dernier se déroule à l’officine. Il est l’occasion de faire le point sur leurs traitements et de trouver ainsi des réponses à certains de leurs problèmes d’observance.

  • Source : Interview du Pr Alain Didier, pneumologue au CHU de Toulouse, 13 mai 2014 – Enquête REALISE (REcognise Asthma and Link to Symptoms and Experience), menée auprès de 8 000 patients dans 11 pays européens par Mundipharma.

  • Ecrit par : Emmanuel Ducreuzet – Edité par : David Picot

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