Asthme : quels sont les profils à risque ?

08 novembre 2022

Existe-t-il des profils type d’asthmatiques ? C’est pour répondre à cette question que des chercheurs français ont analysé une centaine de facteurs auxquels 21 000 individus ont été exposés depuis leur conception. Ils ont ainsi pu établir 4 portraits robots.

Et s’il était possible de savoir qui est le plus à risque de développer un asthme ? Avec pour objectif de mener des actions de prévention en amont. C’est en partant du concept d’exposome que des scientifiques français* ont souhaité établir le(s) profil(s) type des personnes asthmatiques. L’exposome correspond à la totalité des expositions à des facteurs environnementaux que subit un organisme humain depuis sa conception.

« De nombreuses études décrivent des liens entre différents paramètres de l’environnement, de la petite enfance, des habitudes de vie ou encore du cadre social, et le risque de développer un asthme », expliquent les auteurs. « Cependant, on connaît mal la façon dont ces différents facteurs interagissent les uns avec les autres. Or tout laisse à penser que la combinaison de certains d’entre eux accroît encore davantage le risque de survenue de cette inflammation chronique des bronches. »

Pour approfondir le sujet, les chercheurs ont utilisé l’étude NutriNet-Santé. Ce qui leur a permis d’avoir accès aux données de 21 000 participants qui avaient répondu à des questions concernant leur situation socioéconomique, leur environnement de vie actuel et durant la petite enfance, leurs habitudes de vie et bien entendu s’ils souffraient ou non d’asthme.

4 profils à risque

L’analyse de toutes ces informations a ainsi permis aux auteurs d’établir trois profils types d’expositions précoces à risque :

  • Si une personne a été exposée à un tabagisme passif important au cours de la petite enfance et si elle a vécu avec des chiens ;
  • Si les conditions de naissance ont été « défavorables » (naissance prématurée et/ou par césarienne) puis si elle a été gardée en crèche en milieu urbain ;
  • Le fait d’appartenir à une fratrie d’au moins 3 enfants et d’avoir été allaité.

Pour ce qui est des expositions plus tardives, un dernier groupe de personnes caractérisées par une alimentation plus déséquilibrée que la moyenne, un tabagisme plus élevé et qui étaient plus souvent en surpoids, montrait aussi un surrisque d’asthme.

Pour le moment, « nous avons décrit l’association entre certains profils et le risque d’asthme, nous ne pouvons pas en conclure qu’il existe des relations de cause à effet », concluent les chercheurs. « Nous allons donc mener de nouvelles analyses pour évaluer l’existence de liens de causalité. Si c’est le cas, on pourra imaginer le développement de programmes de prévention de la maladie qui seront mieux ciblés. »

*Unité 1209 Inserm/CNRS/Université Grenoble-Alpes

  • Source : Inserm

  • Ecrit par : Vincent Roche – Edité par : Emmanuel Ducreuzet

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