Au foot, la tête c’est dangereux pour le cerveau
30 novembre 2011
Gare aux coups de tête ! Leur excès en effet, est déconseillé pour le cerveau des footballeurs. Imagerie médicale à l’appui, des médecins américains ont montré qu’à partir d’un certain nombre de « têtes », pratiquées dans le cadre de la pratique du « soccer » – c’est le nom donné au foot outre-Atlantique – le risque de troubles cognitifs augmente. A partir de quel seuil ?
Le Dr Michael Lipton et son équipe du Albert Einstein College of Medicine de New York, ont eu l’idée de se pencher sur les conséquences éventuelles que cette action de jeu, très couramment pratiquée, pouvait avoir sur le cerveau. Le coup de tête rappelons-le, consiste à frapper délibérément le ballon avec le front. Rien à voir donc avec le « coup de boule », popularisé par certains joueurs dans une perspective moins sportive…
Les chercheurs ont interrogé 38 joueurs amateurs, âgés en moyenne de 31 ans. Tous pratiquaient le football depuis l’enfance. Ils ont demandé à chacun d’estimer le nombre de « têtes » qu’il avait effectuées au cours de la saison précédente. En parallèle, les participants se sont également soumis à des examens cérébraux d’imagerie par résonnance magnétique (IRM).
Pas plus de 1 000 à 1 500 têtes par an…
Au final, Lipton a observé que les coups de tête lorsqu’ils étaient trop fréquents, augmentaient le risque de lésions cérébrales. Et cela dans des proportions notables, similaires à ce que l’on observe chez les victimes de commotions cérébrales. Ainsi cette pratique est-elle donc susceptible d’entraîner des troubles cognitifs et en particulier, de la mémoire !
Les chercheurs sont allés plus loin, établissant un seuil à partir duquel des lésions deviennent visibles à l’IRM. « Il se situe autour de 1 000 à 1 500 coups de tête par an », explique le Dr Lipton. « Cela peut sembler très élevé pour une personne qui ne connaît pas ce sport. Mais pour un joueur régulier, ce seuil n’est pas si important ».
Et pour cause. Cela revient en effet à seulement 8 à 10 têtes par séance, pour un footballeur qui effectuerait sur une année, une quarantaine de matches et deux entraînements par semaine. Ce n’est donc pas tant que cela. « Ces coups de tête répétés sont à l’origine d’une cascade d’événements qui entraînent une dégénérescence des cellules cérébrales », poursuit Lipton.
Selon lui, le constat est suffisamment inquiétant pour qu’il appelle « à réaliser d’autres travaux pour confirmer ou infirmer ces résultats. Et surtout pour évaluer les conséquences de cette pratique, notamment sur le cerveau des enfants. S’ils sont confirmés, il sera nécessaire à l’avenir, de songer à mettre en place des mesures de prévention », conclue-t-il. Pas gagné…