Au service général du public, l’idylle d’un journal et d’une association de patients

La vidéo inaugurale du Medec 2004 est en ligne : cliquez ici

C’est l’histoire d’une belle rencontre entre un journal, une association de patients et les Bretons ! Une histoire atypique qui a permis de sensibiliser le grand public à la maladie génétique la plus fréquente de l’enfance : la mucoviscidose.

Une maladie qui touche davantage la Bretagne que les autres régions de France. En effet, un Breton sur 16 est porteur du gène, contre un Français sur 25 en moyenne. Et en 1983 Bernard Laurent, dont la famille a été frappée par cette pathologie, a voulu en savoir davantage sur la mucoviscidose. Avec l’association Vaincre la mucoviscidose, il se rapproche du Télégramme de Brest, le grand journal de la région, mais aussi des médecins et chercheurs locaux. Une initiative payante, ô combien ! Depuis lors son association récolte chaque année 750 000 euros.

Comment ? Avec le soutien du Télégramme, toujours, depuis maintenant près de 20 ans. ” Notre journal touche pratiquement l’ensemble de la population du Finistère, des Côtes d’Armor et du Morbihan “, lance Marcel Quiviger, rédacteur en chef du Télégramme, au cours de la table ronde organisée par Destination Santé dans le cadre du Medec. ” Nous avons donc décidé de lancer une campagne de sensibilisation. Chaque jour, pendant trois mois, nous avons publié une page sur la mucoviscidose. L’impact a été énorme. Des milliers de manifestations ont eu lieu pendant 5 ans dans la région. Une sorte de téléthon permanent… “.

Une mobilisation sans précédent !
Résultats, ” un centre de recherche a été créé à Brest. Un centre de ressources et de compétences pour la mucoviscidose a également vu le jour. ” Une mobilisation sans précédent à l’échelle de trois départements. Et une histoire qui dure toujours.

Une belle preuve de la solidarité et de la générosité des Bretons. Une initiative qui a fait réagir Jean Rochon, ancien ministre de la Santé et des Services sociaux du Québec et grand témoin des deuxièmes Assises nationales de la Qualité en Santé. ” Votre histoire m’a surpris. J’aurais aimé pouvoir mettre en place ce genre de collaboration. Nous pourrions envisager ce type de partenariat au Canada ” a-t-il souligné. ” Pour y parvenir, il serait certainement essentiel de s’appuyer sur les médias locaux, comme dans votre cas. Ils diffusent une information de terrain, sans contraintes politiques “.

Les médecins aussi sont indispensables à la réussite d’un tel projet. Michel Combier en est évidemment convaincu. Président de l’Union nationale des Omnipraticiens français (UNOF), principal syndicat de médecins généralistes en France, il a mis en avant le rôle essentiel que pourraient jouer les Unions régionales des Médecins libéraux (URML) pour sensibiliser et informer le grand public. ” En France, nous sommes très en retard sur la prévention et l’éducation du patient. Je suis persuadé que les URML constituent un outil indispensable pour faire le lien entre les médecins et les associations de patient “.

Il ne reste plus qu’à transformer l’essai… et poursuivre cette belle histoire si possible en l’étendant à d’autres régions. Dès vendredi nous vous raconterons celle d’un autre journal et d’un groupe de médecins qui se sont mobilisés pour informer le grand public. Sur le bon usage des antibiotiques. Cela vous dit quelque chose ? Et non, ce n’est pas automatique…

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  Source : de nos envoyés spéciaux au Medec, Paris 16-19 mars 2004