Audition : renouer enfin avec la vie sociale
10 juin 2020
C’est connu et expérimenté chaque jour par près de 4 millions de Français : un malentendant éprouve de réelles difficultés à être dans des situations sociales animées, c’est-à-dire à être capable de suivre plusieurs conversations en même temps. Souvent, il se retranche de ces situations sonores, car elles génèrent frustration et fatigue, et cela conduit à l’isolement progressif. Est-ce une fatalité ? Cela peut-il être corrigé avec des aides auditives ? Une toute nouvelle étude vient de montrer qu’il serait possible de surmonter ce problème grâce à une nouvelle génération d’appareils. Explications.
La perte auditive accroît la difficulté à entendre, comprendre et organiser les sons. C’est encore plus vrai dans les environnements bruyants. Il devient dès lors complexe et fatiguant de participer à une situation sociale animée. Dans ce contexte, les aides auditives traditionnelles permettent à l’utilisateur de comprendre la personne qui se situe en face, uniquement. Le cerveau reçoit le son qui vient de devant, mais se trouve dans l’incapacité de hiérarchiser les sons et de se concentrer sur autre chose lors d’une conversation à plusieurs personnes. Le malentendant a donc de grandes difficultés à orienter son attention sur son voisin de table immédiat, et d’essayer d’écouter une personne un peu plus loin en même temps, comme le ferait n’importe quel normo-entendant dans une telle situation, en alternant son attention.
Mais il y a du nouveau ! Une étude originale et indépendante vient de montrer que ce retrait de la vie sociale n’était pas forcément une fatalité. Des électrodes ont été placées sur la tête des sujets pour mesurer le niveau d’activité cérébrale en réponse à la parole et au bruit. Elles mesuraient l’efficacité avec laquelle les sons étaient représentés et organisés dans le cerveau lorsque les sujets portaient l’aide auditive Opn S d’Oticon. Les participants se retrouvaient dans les conditions d’une conversation réelle avec deux autres personnes dans un environnement bruyant. A cela était ajouté un brouhaha en bruit de fond qu’ils devaient éliminer. La tâche consistait à se concentrer sur une ou deux personnes.
Choisir entre deux conversation
Résultats, quand le traitement de signal de l’aide auditive était activé, les signaux de parole des deux interlocuteurs étaient améliorés : de 10% pour l’interlocuteur principal et de 95% pour le second. Quant au bruit de fond, il était réduit de 50% ! Pour les auteurs, cette étude a permis de montrer qu’il était plus facile de se concentrer sur la source sonore de son choix tout en gardant la possibilité de basculer à tout moment sur une autre source sonore.
Autrement dit, « l’attention sélective » s’en trouve renforcée. En effet notre cerveau est doté d’une capacité naturelle à organiser et hiérarchiser les sons. Cette capacité est primordiale pour interagir socialement. Au cours d’une conversation, elle nous permet de surveiller notre environnement, de rester à l’écoute et de capter d’autres sons.
Grâce à l’aide auditive Opn S, il devient donc possible de discuter avec moins d’efforts de compréhension et de s’insérer en même temps dans une autre conversation. Ainsi, nos proches malentendants pourront retrouver le plaisir des débats animés autour des tables ! Un atout majeur quand notre vie sociale animée au restaurant, entre amis, en famille sera de nouveau normale.
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Source : Interview Eric Bougerolles, avril 2020
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Ecrit par : Emmanuel Ducreuzet – Edité par : Dominique Salomon