Autisme : encore une place pour la psychanalyse
08 mars 2012
La Haute Autorité de Santé (HAS) vient de publier ses recommandations de bonnes pratiques sur les interventions éducatives et thérapeutiques chez les patients autistes. Et ceux présentant des autres troubles envahissants du développement (TED). De manière générale, la HAS insiste sur la nécessité d’intervenir de manière personnalisée. Par ailleurs, elle ne condamne pas complètement l’approche fondée sur la psychanalyse. A l’inverse de pays comme les Etats-Unis, l’Espagne, l’Ecosse ou encore les Pays-Bas qui l’ont exclue de leurs recommandations.
L’Association Vaincre l’Autisme « regrette que ce travail ne puisse mettre définitivement fin au pouvoir de la psychanalyse sur l’autisme ». En effet dans ses recommandations, la HAS a établi une liste d’approches dites « non recommandées ». Une liste où ne figure pas la psychanalyse. En revanche, celle-ci est considérée comme… « non consensuelle ». Autrement dit, la psychanalyse sera toujours tolérée dans la prise en charge de l’autisme, même s’il n’existe aucun consensus scientifique pour la maintenir ! C’est un peu comme si les 145 experts réunis pour établir ces recommandations de bonnes pratiques n’avaient voulu fâcher personne… au risque de prendre une décision qui n’en n’est pas une.
Les auteurs insistent par ailleurs sur l’importance d’un diagnostic et d’une évaluation précoce. « L’hétérogénéité des profils cliniques et de l’évolution des enfants/adolescents avec TED impose une évaluation régulière au minimum une fois par an par l’équipe d’intervention, afin d’ajuster (les soins) proposés », indique la HAS. L’évaluation permettra de connaître les capacités d’adaptation de l’enfant et à déterminer ses besoins. Elle s’intéressera à la communication, au langage, aux émotions, au comportement, aux apprentissages, à l’autonomie…
Faire participer les parents
LA HAS et l’Ansesm recommandent également la mise en place d’un « projet d’interventions précoces, globales et coordonnées ». Il devra être « élaboré en partenariat avec les parents et leur enfant ». Les deux agences veulent donner une vraie place auxproches. « Pour assurer le succès de la mise en place du projet personnalisé, il est important que la famille soit associée (et) puisse participer aux séances si elle le souhaite ou bénéficier d’un accompagnement spécifique et formateur ».
Par ailleurs, il est recommandé aux parents d’être particulièrement prudents vis-à-vis d’interventions présentées comme permettant de supprimer complètement les manifestations des TED, voire de guérir totalement leur enfant. « Aucun élément probant ne permet d’envisager une telle efficacité. »
Aller plus loin : Lire les recommandations de la HAS et de l’ANSESM.