Autisme : un robot pour communiquer

26 octobre 2015

Il s’appelle Nao et il nous ressemble un peu. Le petit robot humanoïde créé en 2006 par la société Aldebaran est devenu, entre autres, un support de médiation dans la thérapie de l’autisme. L’expérience menée auprès de 6 adolescents souffrant de troubles autistiques a été un succès. Grâce à lui, les jeunes patients ont gagné en autonomie et en capacité de communication. Les partenaires de ce travail espèrent du coup élargir le projet. Présentation.

Pour évaluer l’intérêt d’un robot humanoïde dans la prise en charge d’enfants autistes, le centre psychothérapique Samothrace (CHU de Nantes), Stereolux et l’association Robots! en partenariat avec l’École Centrale de Nantes ont lancé un projet avec Nao. Le petit robot de 58 centimètre de haut, blanc et tout en rondeurs a servi de cobaye, en devenant le centre d’attention de 6 adolescents, au cours d’ateliers culturels adaptés.

Ainsi, de novembre 2014 à juin 2015, Sophie Sakka, de l’association Robots ! et enseignant-chercheur en robotique du laboratoire IRCCYN à Centrale Nantes, a montré à six adolescents âgés de 11 à 14 ans comment gérer les mouvements et la voix du petit robot. Une activité ludique et thérapeutique qui a plu d’emblée aux jeunes patients. A l’aide d’un logiciel « ils l’ont très vite pris en main », confirme-t-elle. « Dans un premier temps, ils faisaient dire à NAO ce qu’ils ne pouvaient pas exprimer. Petit à petit, ils se sont mis à se parler par l’intermédiaire du robot. »

En parallèle, des ateliers sonores ont été initiés. A Stereolux, « les enfants ont enregistré les voix qu’ils allaient prêter à Nao », explique Sophie Sakka. Ensuite, « ils lui ont imprimé les mouvements correspondants ».

Le jeu pour entrer en contact

« Cette expérience a un impact à plusieurs niveaux sur l’adolescent. Sur sa capacité à communiquer au sein de son groupe ainsi qu’à expérimenter la fierté de pouvoir montrer ses compétences», estiment les équipes médicales impliquées. Lesquelles ont constaté une évolution de séance en séance (tous les 15 jours) et une nette amélioration durable du quotidien du jeune autiste, même en dehors des séances.

Devant le succès de l’expérimentation, les quatre partenaires pensent déjà à étendre le projet à d’autres communautés pour élaborer un protocole et lui donner une dimension plus large.

  • Source : CHU de Nantes, 7 octobre 2015

  • Ecrit par : Dominique Salomon - Edité par : Emmanuel Ducreuzet

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