Autisme : une majorité sans déficience intellectuelle
30 janvier 2023
Le trouble du spectre de l'autisme toucherait environ 60 à 70 personnes pour 10 000. Une récente étude américaine a constaté une hausse très importante du nombre de cas dans l’Etat de New York. En particulier sans déficience intellectuelle. Une surprise pour les scientifiques.
« Le trouble du spectre de l’autisme (TSA) regroupe un ensemble de troubles neurobiologiques qui agissent sur le développement des personnes dites « autistes » », décrit Autisme Info Service. Ces troubles « se caractérisent notamment par des dysfonctionnements dans les interactions sociales, la communication, les comportements et les activités et varient d’une personne à l’autre ». Jusqu’à présent, les scientifiques pensaient que la plupart des personnes atteintes présentaient simultanément une déficience intellectuelle plus ou moins prononcée. Or les récents travaux d’une équipe de la Rutgers University révèlent le contraire.
En se basant sur les données de la New Jersey Autism Study, les chercheurs ont identifié 4 661 enfants de 8 ans présentant un trouble du spectre autistique. Parmi eux, 32,3% avaient aussi une déficience intellectuelle. Tandis que 59,3% n’en avaient pas, c’est-à-dire une majorité.
Forte hausse de la prévalence
L’analyse a également montré une hausse de la prévalence de ce trouble. C’est le cas chez les sujets présentant aussi une déficience intellectuelle, dont le taux a doublé entre 2000 et 2016. Mais ce constat est encore plus prégnant chez les enfants sans déficience intellectuelle : ils sont 5 fois plus nombreux sur la même période.
« Une plus grande sensibilisation à ce sujet joue sans doute un rôle dans la hausse », souligne Walter Zahorodny, co-associé de ce travail. « Mais cela ne suffit certainement pas à l’expliquer. » De précédentes études avaient déjà associé la prévalence du trouble du spectre autistique au statut socioéconomique ainsi qu’à la couleur de peau. Or « les enfants noirs autistes sans déficience intellectuelle ont 30% de chance en moins d’être identifiés, comparés aux enfants blancs », notent les auteurs. Idem pour les enfants vivant dans des quartiers défavorisés. « Ceux des quartiers huppés avaient 80% de chances en plus de se faire repérer par rapports aux autres », ajoutent-ils.
Afin de réduire le nombre d’enfants non dépistés et donc non pris en charge, « il est important de mettre l’accent sur le dépistage et l’intervention précoces auprès de ces enfants », concluent-ils.