AVC : 500 000 Français victimes de séquelles permanentes
10 janvier 2012
Chaque année, 130 000 Français sont victimes d’un accident vasculaire cérébral (AVC). Une fois sur cinq celui-ci entraîne la mort du patient. Quant aux survivants, ils souffrent de séquelles fonctionnelles variées, au « spectre très large » pour reprendre l’expression utilisée dans le Bulletin épidémiologique hebdomadaire (BEH), publié ce matin. Des épidémiologistes y dressent un état des lieux du « fardeau (que représente le) handicap dû aux AVC ». Un fardeau « qui reste mal connu », mais qui concerne plus d’un demi-million de patients en France…
« L’AVC est un événement grave », rappelle Christine de Peretti (Institut de Veille sanitaire), dans le BEH. « Il représente la troisième cause de mortalité pour les hommes et la deuxième pour les femmes ». Sans compter qu’il est souvent responsable de séquelles qui affectent la qualité de vie des patients… et de leurs proches. Ainsi l’AVC par exemple, est-il la première cause de handicap acquis à l’âge adulte.
Au cours de son travail, Christine de Peretti s’est justement penchée sur ces séquelles. Pour cela – et avec le soutien de la CNAM, de l’ARS Ile-de-France et de l’EHESP de Rennes – elle a compilé les résultats de deux enquêtes Handicap Santé. L’une réalisée auprès des ménages, et l’autre en institutions. Au total, 30 000 patients ont été pris en compte dans le cadre de ce travail.
Des troubles de l’équilibre et de la mémoire
Il en ressort que 0,8% de la population française vit actuellement avec des séquelles liées à un AVC. Ce qui représente plus de 500 000 patients. Les conséquences les plus fréquentes de l’AVC se traduisent par « des troubles de l’équilibre et de la mémoire », souligne Christine de Peretti. Par ailleurs, la moitié des survivants déclare éprouver « beaucoup de difficultés ou ne pas pouvoir marcher 500 mètres ». Et 45,3% s’avouent limités dans leurs activités quotidiennes. La toilette « étant la plus citée », précise l’auteur.
Des travaux réalisés précédemment à Dijon, avaient montré que d’une manière générale :
– 41% des survivants d’un AVC n’ont plus de symptômes un mois après l’accident ;
– 25% présentent un « handicap léger ou modéré » ;
– 34% ne peuvent pas marcher sans assistance.
Sans oublier enfin, les dépressions. Celles-ci sont peu chiffrées, mais « fréquentes après un AVC », rappellent les auteurs. C’est pourquoi la prochaine partie de ce travail, qui sera centrée sur « l’impact des AVC sur la participation sociale » est également très attendue.