AVC : des victimes de plus en plus jeunes
12 octobre 2012
L’accident vasculaire cérébral (AVC) touche majoritairement, les plus de 65 ans. Pourtant l’âge moyen de ses victimes paraît s’inscrire à la baisse, année après année. Ce constat que vient de dresser une équipe américaine, rejoint celui de l’Institut de Veille sanitaire (InVS), en France.
L’équipe de Brett Kissela, de l’Ecole de médecine à l’Université de Cincinnati (Ohio), s’est intéressée aux AVC qui, dans la zone géographique du Grand Cincinnati et du nord Kentucky, ont affecté des patients de 20 à 54 ans. Ils ont ainsi répertorié les accidents survenus durant 3 périodes distinctes: 1993-1994, 1999, et 2005. Seuls les épisodes inauguraux – et pas les récidives – ont été pris en compte.
Il en ressort qu’entre 1993 et 2005, l’âge moyen des patients au premier AVC est passé de 71 ans à 69 ans. Les auteurs ont également noté que les moins de 55 ans étaient proportionnellement plus nombreux en 2005 (19%) qu’en 1993-1994 (13%).
Un changement modifiable
« Cette évolution peut provenir d’une augmentation des facteurs de risque cardiovasculaires tels que le diabète, l’obésité et le mauvais cholestérol », suggère Brett Kissela. « En outre, l’amélioration des moyens diagnostiques (et notamment le développement de) l’imagerie par résonnance magnétique (IRM) peut avoir contribué à ce changement », précise-t-il.
En tout cas, ce constat n’est pas propre aux seuls Etats-Unis. Les rédacteurs du Bulletin épidémiologique hebdomadaire (BEH) du 6 mars 2012 soulignaient déjà que « le taux de patients de moins de 65 ans hospitalisés en France pour AVC avait globalement augmenté de 10,6 % entre 2002 et 2008 ». En 2008, il y avait eu 105 000 hospitalisations pour accident vasculaire cérébral, lesquels ont entraîné 33 000 décès.
« La bonne nouvelle, c’est qu’une bonne partie des facteurs contribuant au rajeunissement des victimes d’AVC peuvent être modifiés par des changement dans le style de vie. Par exemple, un régime alimentaire adapté et une activité physique (suffisante) pourraient réduire ces risques », conclut Brett Kissela.
Aller plus loin : Consultez le BEH du 6 mars 2012.
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Source : American Academy of Neurology, 10 octobre 2012, ministère des Affaires sociales et de la Santé, consulté le 10 octobre 2012 ; BEH, 6 mars 2012