AVC : la fibrillation atriale, un facteur de risque majeur…
28 octobre 2021
Ce 29 octobre sera marqué par la Journée mondiale de l’accident vasculaire cérébral (AVC). L’occasion d’évoquer l’un des principaux facteurs de risque d’AVC, la fibrillation atriale, un trouble du rythme cardiaque qui peut passer inaperçu.
La fibrillation atriale (aussi nommée fibrillation auriculaire ou FA) est une arythmie, un trouble du rythme cardiaque. C’est d’ailleurs le trouble du rythme le plus fréquent. L’activité du cœur devient irrégulière. Plus précisément, l’activité des oreillettes (les cavités supérieures du cœur) devient anarchique et la contraction anormale. Si elle n’est pas prise en charge, la FA peut avoir de graves conséquences, au premier rang desquelles, l’accident vasculaire cérébral.
Un problème de santé publique
Comme le rappelle le Dr Pierre Sabouret, Président du Collège National des Cardiologues Français, « ce problème de santé publique est avant tout lié au vieillissement. Sa prévalence augmente avec l’âge pour passer de 2 à 4 % après 60 ans à plus de 10 % après 80 ans » La FA est si intimement liée à l’âge que le spécialiste la qualifie de « cheveux blancs du cœur ». Mais d’autres facteurs de risques (comme l’hypertension, le diabète de type 2, l’obésité, la consommation d’alcool ou de tabac) sont aujourd’hui bien identifiés.
Des symptômes pas toujours évidents
La FA peut se manifester de façons variées : des palpitations, un essoufflement plus ou moins marqué, des douleurs dans la poitrine, des étourdissements, une fatigue récente et inexpliquée… « Mais elle peut aussi rester longtemps asymptomatique », note le Dr Sabouret. « Ainsi, sur les 600 000 à 1 million de personnes en souffrant en France, 11% ne le sauraient pas. » Une situation à ne pas négliger car la FA est un facteur de risque majeur d’accident vasculaire cérébral. « En effet, le défaut de contraction entraîne une stagnation du sang au niveau des oreillettes pouvant aboutir à la formation d’un caillot », prévient Pierre Sabouret. « Et jusqu’à 30% des AVC pourraient être en rapport avec la FA ! ».
Le Dr Sabouret explique ainsi que « le risque d’AVC est le même que la FA soit symptomatique ou non, paroxystique ou permanente. La détection précoce est donc essentielle. Aujourd’hui, cette démarche peut être facilitée par des dispositifs connectés permettant un diagnostic à distance. Sans oublier le rôle fondamental du médecin généraliste. Une simple prise de pouls lui permettra, en quelques secondes, de déceler un éventuel trouble du rythme à confirmer par un électrocardiogramme au repos. »
Une prise en charge au cas par cas
Une fois le diagnostic posé, la prise en charge sera mise en place en fonction du risque. « Le score CHA2DS2-VASc permet d’évaluer le risque d’être victime d’un AVC ischémique, et donc la nécessité d’un traitement adapté. Ce score accorde un certain nombre de points en fonction de divers critères (âge, sexe, présence d’un diabète, hypertension artérielle, antécédent de maladie vasculaire…). Un traitement anticoagulant sera alors prescrit chez les femmes présentant un score supérieur à 2 et les hommes présentant un score supérieur à 1. Il visera, comme son nom l’indique, à empêcher la coagulation et donc l’apparition de caillots sanguins. » Une prise en charge pour réguler le rythme cardiaque pourra aussi être envisagée.
Le Dr Sabouret conseille d’adopter les bons réflexes afin d’améliorer la santé cardiovasculaire : alimentation équilibrée, activité physique, consommation de sel limitée, consommation modérée d’alcool…
Une campagne pour mieux comprendre la FA
Selon une enquête IPSOS, 61% des patients ne connaissaient pas la maladie avant le diagnostic. Pour améliorer le niveau de connaissance, l’Alliance Bristol Myers Squibb – Pfizer lance une campagne d’information qui sera déployée en télévision (France Télévision), en radio (France Bleue) ainsi que sur les réseaux sociaux (Youtube et Facebook). Pour en savoir davantage sur la campagne, consultez le site Jecoutemoncoeur.fr.
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Source : J.Y. LE HEUZEY, E. MARIJON, A. LEPILLIER, L. FIORINA, A. CHARLEMAGNE, T. LAVERGNE, M. PORNIN. - Ameli. Comprendre la fribillation auriculaire ou atriale, Janvier 2021. https://www.ameli.fr/. Consulté le 22/09/2021. - IPSOS. Enquête sur le parcours des patients qui vivent avec une FA. Septembre 2019
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Ecrit par : Vincent Roche – Edité par : Emmanuel Ducreuzet