AVC : soigner ET rééduquer
15 novembre 2010
Se mettre debout, s’asseoir, faire quelques pas… dans la bonne position et sans tomber. Pour Julien, un octogénaire dynamique et volontaire, ces gestes tout simples ne sont pas évidents. Il faut dire aussi, qu’il y a quelques semaines seulement il a été victime d’un accident vasculaire cérébral (AVC). Il a eu la chance d’être hospitalisé dans « l’Unité Neurovasculaire (UNV) de la personne âgée » de l’Hôpital gériatrique des Charpennes, à Lyon.
C’est la première unité de ce type en France. Outre une prise en charge de la phase aiguë, elle assure en effet une rééducation précoce et adaptée pour les personnes âgées qui représentent plus de 75% des cas d’AVC. Et c’est cela qui la différencie des autres UNV de France, au demeurant trop peu nombreuses encore. Les résultats du service de Charpennes leur donnent raison. Petit tour des lieux…
«Ne vous levez pas trop vite Monsieur », avertit Philippe Bonnet, kinésithérapeute. Motivé par l’idée de « rentrer à la maison », Julien obtempère sagement. Souffrant d’une hémiplégie partielle comme 47% des patients de l’unité, il apprécie cette rééducation qui lui redonne confiance. « Même si j’ai toujours une petite appréhension parce que je ne me sens plus moi-même », nous explique-t-il.
Composée d’ergothérapeutes, de kinésithérapeutes, de psychomotriciens, de gériatres et d’orthophonistes, l’équipe de l’unité travaille pour que ses patients se réapproprient aussi bien leur corps, que leur environnement. Sans rechute ni apparition de pathologies supplémentaires.
Pathologies annexes
Atteintes cardiovasculaires, infections pulmonaires liées par exemple à des « fausses routes » alimentaires, insuffisances respiratoires ou problèmes orthopédiques… « Pour un résultat optimal, les troubles annexes des personnes âgées doivent être effectivement pris en compte », affirme le chef de service, le Dr Yves Guilhermet. Affligé d’une double hernie discale et d’une arthrose importante, Julien ne fait certes pas exception. Le kiné prend donc grand soin de bien suivre son rythme, et de ne pas forcer sur son dos. « Pour espérer un retour au domicile des seniors, les soins doivent s’adapter à tous les troubles. Ceux dus à l’AVC bien sûr, mais également les autres », insiste le Dr Guilhermet.
Cette année, l’unité s’est agrandie. Depuis 2003 elle comptait une dizaine de lits. Dix autres viennent de s’y ajouter. « C’est la reconnaissance de notre utilité », estime le Dr Guilhermet. « Nous avons démontré que les seniors aussi pouvaient bénéficier d’une rééducation appropriée. Notre taux de retour à domicile en atteste ». Celui-ci en effet, s’élève à 58% contre une moyenne nationale qui ne dépasse pas 50% chez les plus de 70 ans. Quant à la durée moyenne de séjour, elle a chuté de 18 jours. De 54, elle est passée à 36 jours en moins de 6 mois ! La clé de la réussite ? L’association dans une même unité de la rééducation, et de la prise en charge des pathologies annexes.