Avec la crise sanitaire, plus d’enfants en surpoids
26 avril 2022
Davantage d’enfants en situation de surpoids et d’obésité : c’est ce que montre un article du dernier Bulletin épidémiologique hebdomadaire de Santé publique France, basé sur des bilans de santé réalisés sur près de 50 000 enfants du Val-de-Marne, avant et pendant la crise sanitaire.
Tous les ans, en France, les enfants de moyenne section de maternelle bénéficient d’un bilan de santé réalisé dans leur école par les services départementaux de protection maternelle et infantile. Et ce, quel que soit le contexte. Ainsi, même pendant la période de crise sanitaire, ces bilans de santé en école maternelle (BSEM) ont pu être réalisés, et leurs résultats comparés aux années précédentes.
Que montrent-ils ? Que la proportion d’enfants en situation de surpoids et d’obésité a augmenté de manière significative entre la période 2018-2019 (avant l’apparition du Covid-19 et des premières mesures strictes de confinement) et la période 2020-2021. « Le pourcentage d’enfants en surpoids augmente significativement de 2,6% et celui des enfants obèses de 1,8% », précisent les rédacteurs de l’article.
Les filles davantage concernées
Les auteurs ont comparé dans le temps des données telles que la taille, le poids, le sexe et l’âge de ces enfants, âgés en moyenne de quatre ans et demi. Mais aussi leur lieu de scolarisation (en réseau d’éducation prioritaire, prioritaire renforcée ou non-prioritaire), le fait qu’ils déjeunent ou non à la cantine et passent du temps ou non à la garderie.
Ainsi, « le fait d’être une fille est significativement associé avec un accroissement du risque de surpoids et d’obésité ». Être scolarisé(e) dans une école appartenant à un réseau d’éducation prioritaire et prioritaire renforcée augmente également ce risque. A l’inverse, déjeuner à la cantine et fréquenter une garderie semblent être des facteurs protecteurs.
Actions de prévention
Ces prises de poids significatives sont-elles liées à la sédentarité imposée par les mesures de confinement ? Ou à l’adoption de nouvelles habitudes alimentaires (plus de produits transformés et de grignotage) ? Il est encore trop tôt pour mesurer la « part relative » de chacune de ces causes possibles, estiment les auteurs. Les bilans de santé réalisés pendant l’année scolaire en cours, avec des mesures sanitaires toujours présentes mais moins contraignantes, permettront sans doute de répondre à cette question.
Mais les auteurs de l’article indiquent d’ores et déjà que « des actions de prévention et de prise en charge devraient être menées en priorité au sein des réseaux d’éducation prioritaire et une vigilance devrait être envisagée auprès des filles », davantage sujettes à ces augmentations d’IMC, malgré leur très jeune âge.