Avec le PAI nouveau, les jeunes malades « accueillis de la crèche à l’université »

23 septembre 2003

Un nouveau Projet d’Accueil individualisé (PAI) en milieu scolaire et périscolaire des « enfants et adolescents atteints de troubles de santé » vient de voir le jour. Son objectif : combler les manques les plus criants du texte originel, vieux de 4 ans seulement.

Une nouvelle circulaire interministérielle du 18 septembre abroge en effet celle de 1999, qui instaurait le premier PAI. Un changement radical qui devrait bénéficier à des millions de Français : enfants malades, parents, personnels de l’Education nationale… Une transformation légitime qui s’explique par les insuffisances du premier projet, mais surtout par les demandes des familles.

Auparavant, le PAI n’était pas applicable dans les haltes-garderie, les crèches, les jardins d’enfants… D’autre part, beaucoup d’enfants pourtant atteints d’une affection de longue durée échappaient à ce dispositif. Le plus souvent pour des raisons administratives, mais aussi à cause de résistances sociales. « L’ignorance et la peur expliquent en grande partie l’échec du précédent PAI », affirme ainsi Christine Rolland, directrice de l’Association Asthme et Allergies. Alors, en quoi le nouveau texte peut-il changer les mentalités ? « Il y a une réelle volonté politique, il s’agit de la première circulaire interministérielle sur ce sujet. Chaque ministère s’est engagé, alors que la précédente avait été seulement l’oeuvre du département de l’Education nationale », souligne-t-elle.

Désormais, l’accueil des enfants de 6 ans atteints de maladie chronique et notamment d’allergie ou d’intolérance alimentaire sera considérablement amélioré. Les écoles, les établissements publics d’enseignement, les établissements privés sous contrat, ainsi que ceux ouverts à la petite enfance – crèches, haltes-garderies, jardins d’enfants – les centres de vacances et de loisirs seront tous concernés par le PAI.

«C’est une grande avancée »
Autre nouveauté qui va changer l’existence de beaucoup de petits malades, le nouveau texte introduit la notion de périscolarité. C’est-à-dire que le PAI ne s’arrêtera pas aux salles de classe. Chaque enfant bénéficiera également de ses dispositions en cour de récréation, à la cantine, durant les activités physiques ou culturelles… L’accueil des petits patients – mais aussi des ados – sera donc facilité avec des aménagements pédagogiques, mais aussi dans la vie quotidienne, au niveau de la restauration collective, du traitement médical et des soins d’urgence.

Pour Christine Rolland, il s’agit « d’une grande avancée, qui devrait simplifier l’accueil des enfants et notamment ceux qui souffrent d’allergies alimentaires. Et puis, n’oublions pas que jusqu’à présent, il n’existait aucun texte réglementant la vie périscolaire des jeunes malades. Dorénavant ils seront accueillis de la crèche à l’université », poursuit-elle. La marche à suivre ? Le PAI s’établit toujours à l’initiative des parents. Il est avalisé par le chef d’établissement, en concertation avec le médecin de famille et le médecin scolaire. Pour davantage d’information, appelez l’association Asthme et Allergies au 0800 19 20 21 (numéro vert gratuit) ou consultez son site internet à www.asmanet.com

  • Source : ONUSIDA, 22 septembre 2003

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