Avicenne, un génie de la médecine ?
30 août 2010
Philosophe, homme politique, écrivain, Avicenne (980-1037) était également un médecin très réputé. Jusqu’au XVIIème siècle, son Canon de la médecine a influencé plusieurs générations de médecins. En Orient mais aussi en Occident.
Né à Boukhara –dans l’actuel Ouzbékistan- Avicenne est encore perçu aujourd’hui comme l’un des savants les plus renommés d’Orient. De langue maternelle persane, ce fin lettré qui a traduit les oeuvres d’Hippocrate et de Galien a surtout été influencé par Aristote.
Son oeuvre est monumentale. Avicenne, ce sont 456 ouvrages en arabe et 23 en persan. Le plus fameux reste indiscutablement le Canon de la médecine, une encyclopédie médicale en 5 volumes et… 1 million de mots ! L’auteur y recense toutes les maladies répertoriées à l’époque.
Il décrit par exemple les deux formes de paralysie faciale -centrale et périphérique- les symptômes de la cataracte, de la méningite, du diabète dont il fut l’un des premiers à faire le lien avec l’obésité. Il pressent également le rôle des rats dans la propagation de la peste, et indique que certaines infections sont transmises par voie placentaire. Et il met en lumière un drôle d’aller-retour du sang, entre le coeur et les poumons… Certaines de ses recommandations sont plus que jamais d’actualités. Comme le fait de pratiquer de façon régulière une activité physique.
Ses écrits seront enseignés et approfondis par de nombreux médecins à travers le monde. Et cela jusqu’au XVIIème siècle, après avoir été toutefois contestés à partir de la Renaissance, notamment par Léonard de Vinci qui rejette l’anatomie selon Avicenne. Mais c’est surtout lorsque le Britannique Harvey mettra au jour le mécanisme de la circulation sanguine, que le Canon de la Médecine apparaîtra dépassé.
En France, Avicenne a d’abord inspiré sa toute première oeuvre à André Soubiran, l’auteur à succès du Journal d’une femme en blanc et des 6 tomes des « Hommes en blanc ». Avant cela toutefois, ce dernier avait consacré sa thèse de médecine en 1935, à « Avicenne, Prince des Médecins » ! La même année était érigé à Bobigny l’hôpital franco-musulman à l’architecture mauresque. Lequel a reçu en 1978 le nom d’Avicenne, donnant à ce génie de la médecine une reconnaissance à sa dimension.