Peur, froid… Pourquoi avons-nous la chair de poule ?

10 octobre 2022

Une peur intense ou un froid saisissant peuvent suffire à hérisser tous les poils de notre corps. Comment expliquer ce phénomène de "chair de poule"?

Comme beaucoup de mécanismes réflexes, la chair de poule est un héritage de nos très (très) lointains ancêtres. Quand les récepteurs à la surface de leur peau ressentaient le froid, ils en informaient leur cerveau et celui-ci commandait en retour la contraction de leurs muscles dits pilo-érecteurs (ou horripilateurs). Soudain dressés à la verticale, leurs poils, alors très abondants, emprisonnaient une couche d’air isolante à la surface de leur peau. Aujourd’hui, quand nous superposons plusieurs couches de vêtements pour nous réchauffer, nous faisons un peu la même chose.

Pour comprendre pourquoi la peur produit le même effet, il faut là aussi chercher du côté de nos origines préhistoriques. A la vue d’un danger, le cerveau de nos ancêtres enclenchait une foule de mécanismes de défense, dont un ébouriffement de leur pilosité destiné à les rendre plus impressionnants aux yeux de leurs ennemis. Un peu à la manière des chats quand ils font le dos rond et ont le poil hérissé.

Plus étonnamment, avoir la chair de poule à l’écoute de musiques qui nous « remuent » ou à la contemplation d’un beau tableau pourrait relever du même principe. D’après les deux chercheurs à l’origine de l’étude parue sur le sujet en 2011, être émus nous rendrait plus vulnérables et nécessiterait donc d’enclencher les mêmes réflexes défensifs qu’en cas de danger.

  • Source : Physiological correlates and emotional specificity of human piloerection, Mathias Benedek et Christian Kaernbach, mars 2011, US National Library of Medicine

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