Baby blues ou dépression post-partum : ne pas confondre
10 novembre 2010
La mise au monde d’un enfant n’est pas un événement anodin. Quelques larmes et un sentiment de fatigue intense dans les jours qui suivent votre accouchement ne doivent pas vous inquiéter. En revanche, si cet état persiste, n’hésitez pas à en parler à votre médecin.
Le Baby Blues. Autrement appelé post-partum blues ou encore syndrome du 3e jour, cet état est ressenti par environ trois quart des femmes, lors de leur premier accouchement. Il se manifeste généralement entre le deuxième et le quatrième jour après la mise au monde. « C’est tout simplement le témoignage de tout le travail de la grossesse, la conséquence du passage de l’état de femme à mère », rassure le Pr Philippe Duverger, pédopsychiatre au CHU d’Angers.
Instabilité émotionnelle, larmes faciles, troubles du sommeil, irritabilité ou encore anxiété. Tous ces symptômes ont une origine à la fois hormonale et psychique. « La réponse à apporter à ce Baby blues ne doit surtout pas être médicale. Appuyez-vous sur votre entourage familial et sur sa chaleur affective », conseille notre pédopsychiatre. En un mot : dédramatisez. Mais si les symptômes d’un Baby blues se poursuivent au-delà de deux ou trois jours, n’hésitez pas à consulter votre médecin.
La dépression post-partum, en revanche, est un état pathologique. Elle survient dans le mois ou les mois qui suivent l’accouchement. Et dure. Environ 10% à 15% des parturientes en souffrent. La femme présente un tableau de symptômes dépressifs bien définis. Un sentiment d’incapacité général, des idées noires, une dévalorisation personnelle…
Cette dépression est d’autant plus difficile à diagnostiquer qu’elle est souvent masquée. « Avoir un enfant dans notre société est considéré comme la plus belle chose au monde. La mère vit par conséquent son état dépressif comme honteux », précise le Pr Duverger. La dépression s’installe dans le temps et les conséquences sur le nourrisson en sont d’autant plus graves. « La mère a le droit d’aller mal. Et le corps médical, tout comme l’entourage, doivent se préoccuper de son état tout autant que de celui de l’enfant », insiste le pédopsychiatre.